LA CARRETERA AUSTRAL

 

LA CARRETERA AUSTRAL (1550 Kms parcourus + 300 Kms pour revenir et rejoindre l’Argentine)

DU 16 DECEMBRE 2015 AU 29 DECEMBRE 2015

La Carretera Austral relie Puerto Montt à Villa O’Higgins, près de 1300 kms à travers les dernières terres non colonisées du continent américain. Elle est en prolongement de la Panaméricaine qui naît en Alaska.

La route, en terre et graviers la plupart du temps, serpente entre montagnes, volcans, forêts, lacs, rivières et glaciers, inoubliable traversée d’une des plus belles régions du monde, mais le climat est marqué par des pluies fréquentes.

 

Après COYHAIQUE, où l’asphalte se termine, nous n’avons rencontré aucun Camper ou Camping Car, seulement des piétons et des vélos (la majorité des français ou des belges). Et croyez-moi, ils sont courageux, sous la pluie qui a été presque continuelle, du vent, des cailloux et des cailloux et aussi le franchissement de nombreux cols.

Le 16 décembre

Nous refaisons la même route que nous avions déjà faite pour HORNOPIREN.

1er nuit à la sortie de CANTAO au bord de la mer, le matin au réveil une dame arrive et nous donne un pot de confiture, je pensais qu’elle voulait nous en vendre mais non elle n’a rien accepté.

Nous avions l’intention d’aller aux thermes de Pichicolo mais ils sont fermés, ils n’ouvrent que le week end. Il pleut, l’après midi nous restons dans le camper près de l’embarcadère du ferry.

Il est très étonné de sa barbe !

Vendredi 18 décembre

Il fait beau, nous sommes prêts pour 8 h. A 9 h le ferry est plein, beaucoup de camions, 3 campers et une petite dizaine de voitures.

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Des dauphins nous accompagnent pendant une dizaine de minutes

on va rester un peu sur le pont mais il fait tout de même froid. Nous traversons des fjords splendides.

(pensez bien à cliquer sur la 1er photo pour les agrandir et faire un diaporama)

On discute pendant le voyage avec un couple de hollandais qui parlent bien français et qui ont loué une voiture.

Nous arrivons à la CALETA GONZALEZ à 14 h. On va manger dans le parc PUMALIN, 200 m plus loin.

C’est le plus grand parc privé du CHILI, près de 3.000 Km2, l’un des plus vastes du monde. Il appartient à la famille américaine Douglas THOMPKINS (qui je crois vient d’avoir un accident mortel en kayak sur un lac près de COYHAIQUE, il y a une dizaine de jours).

Nous sommes sur une piste agréable dans une forêt humide, les emplacements et les sentiers sont très bien aménagés et très bien entretenus, tout est nickel. On va faire notre plein d’eau sur une aire après une petite balade dans la forêt.

(Pour LUCILE)

Nous nous demandions ce qu’étaient les petites boules oranges que nous voyons sur les arbres , il s’agit de champignons surnommés le « pain des indiens ». Effectivement ils se mangent. Les arbres ont un bon moyen de défense contre ce parasite : ils génèrent une protubérance, un gros nœud de bois, pour s’en débarrasser.  Ces nœuds servent ensuite à l’artisanat local.

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Il y a aussi des arrayans, comme en argentine, de couleur orange-canelle, l’écorce à l’âge adulte est composée de fines lamelles qui lorsqu’elles se détachent laissent apparaître des taches blanches, son fruit ressemble à la myrtille (mais nous n’en verrons pas, seulement en automne).

 

Après cette forêt magnifique, nous allons traverser une zone ravagée par l’éruption du volcan EL CHAITEN, en 2008, qui a craché des cendres d’une vingtaine de kilomètres de hauteur, pendant un mois.

Les arbres sont morts et malgré le nettoyage des forestiers il en reste un nombre indéfinissable. Les forêts sont calcifiées. Ce petit volcan de 900 m a perdu son cône, de ce côté il est dénudé, seulement des troncs d’arbres au sommet.

Le parc PUMALIN a été fermé pendant 2 ans. Il y eu plusieurs morts.

En arrivant dans la ville du même nom, 10 kms plus loin, on le voit de l’autre côté, c’est impressionnant, il fume toujours, il est en alerte, mais les habitants sont tout de même revenus bien que l’Etat voulait reconstruire la ville un peu plus au nord. Pendant 2 ans, l’état a refusé de mettre de l’électricité

Nous allons dormir le long de la mer, elle aussi recouverte d’arbres morts.

Samedi 18 décembre

La vue de notre camper est splendide : d’un côté le volcan qui crache de la fumée et de l’autre côté le volcan Corcovado.

Départ vers 11 h, il fait un soleil magnifique. Visite de VIEJO EL CHAITEN, mais il n’y a qu’un vieux bateau et une petite église.

Nous avions encore une fois décidé d’aller aux thermes d’Amarillo, on quitte la Caretera mais en arrivant on s’aperçoit qu’il s’agit juste d’une piscine en plastique (comme celle que nous mettons dans les jardins en France) un peu plus grande mais déjà une dizaine de personnes sont là, sans bouger. Nous refusons donc d’y aller et rebroussons chemin, malgré les 40° promis dans les guides.

Paysages de montagnes enneigées, de forêts, de prairies, la route change d’aspect tout le temps. C’est vraiment splendide.

Le midi, nous sortons la table et les chaises, il fait bon à l’abri du vent, nous sommes au bord du lac Yelcho. Un lac réputé pour être le meilleur lac au « monde » pour la pêche au saumon et à la truite. Des saumons de 17 kg ne sont pas rares (parait-il)

Nous longerons ce lac pour nous arrêter à LA JUNTA vers 16 h. Village de naissance de Pinochet

La population est partisane ou non, régulièrement la pancarte est enlevée.

On s’installe sur la place du village (il y a enfin internet) et une heure après arrive un Land Rover avec une cellule et un couple de Français de notre âge. Bernard va papoter le soir et prend rendez-vous pour le lendemain matin au café.

Dimanche 20 décembre

Après avoir discuté toute la matinée, nous décidons de faire, avec ANITA et BERNARD (et oui encore 1) un peu de route ensemble. Nous avons de suite sympathisé. Et décidons de passer le réveillon de Noël ensemble.

Nous traversons le Parc Quellat, il fait froid, le temps a changé et il commence à pleuvoir. Nous allons juste nous arrêter à PUYUHUAPI, encore un village de souche allemande.

Nous longeons le fjord pour nous arrêter sous une pluie battante et un temps couvert à PUERTO CISNES . Nous allons souper au restaurant de poissons et nous ne verrons pas grand chose de la ville, le lendemain non plus.

Lundi 21 décembre

Il a plu toute la nuit et cela va continuer jusqu’à PUERTO AYSEN où nous arriverons à midi. Les paysages sont magnifiques.

Nous poursuivons notre route jusqu’à COYHAIQUE

 

et là on s’aperçoit que notre frigo ne fonctionne plus, Bernard voit un fil à l’arrière qui a brûlé. Nous chercherons demain un électricien pour nous le réparer.

A 3 kms nous trouvons un emplacement pour mettre nos 2 véhicules, en pleine nature devant une petite rivière, à peine installés un automobiliste s’arrête et nous dit que nous ne sommes pas très bien installés car les jeunes viennent faire la fête la nuit. Il nous propose d’aller à 500 m sur un terrain lui appartenant. Nous acceptons et nous passons la soirée devant un verre de pisco.

Mardi 22 décembre

Recherche d’un réparateur pour le frigo. Dur, dur, on s’adresse à un électricien-mécano, qui nous adresse à un électricien en frigidaire, que nous ne trouvons pas, on nous envoie à droite, à gauche, on se perd dans un dédale de rues dont certaines sont en travaux et impossible d’y circuler. Après 2 bonnes heures on trouve notre homme qui nous dit que nous l’avons échappé belle, car le frigidaire a purement et simplement brûlé et il faut en changer.

Impossible de trouver un frigo pour camping-car, peut être dans une capitale et encore, on va donc acheter, dans un espèce de CASTORAMA, un petit frigidaire et un transformateur, que les 2 Bernard vont installer dans la soirée.

Nous débranchons le frigo lorsqu’on roule et comme il ne fait pas très chaud cela ne pose pas de problème.

J’avais parlé de Chiliens, dans mon article précédent, comme des gens chaleureux et rendant service, et bien on peut dire qu’il y a aussi des Français qui ont le même état d’esprit. Bernard et Anita nous ont aidé toute la journée, ils sont restés avec nous et nous ont sorti d’affaire, je ne sais pas comment nous aurions fait sans eux avec le peu d’espagnol que nous avons.

Le lendemain nous reprenons la route. Toujours de beaux paysages

Ici CERRO CASTILLO : C’est une bourgade entourée d’une montagne de 2.700 m flanquée de 3 grands glaciers

 

Puis PUERTO TRANQUILLO.

24 décembre

Pour être tranquille, c’est tranquille : comme il pleut, il n’y a personne dans les rues.
Nous décidons de faire la piste des « Exploradores », piste spectaculaire, des centaines de cascades et de l’eau partout. Nous ne verrons pas le haut des montagnes. Nous pensions aller voir le glacier SAINT RAPHAEL, mais il fait trop mauvais temps, comme nous ne pourrons pas aller voir non plus la « cathédrale de marbre », pas de navigation sur le lac, trop de pluie et trop de vent.

Sur cette piste, nous regardions une cascade lorsque tout à coup Bernard va un peu à gauche et s’enlise, un gros cri. La piste est toute molle. Impossible de bouger. Nos amis sont partis devant. Il y a un gros fossé de 80 cm et la voiture risque de tomber sur le côté.

(je ne peux pas vous mettre la photo du véhicule en bascule, car nous avions autre chose à penser que de prendre une photo)

On descend sous la pluie battante et on attend que Bernard et Anita reviennent. Ils vont nous sortir avec leur corde (la nôtre bien sûr n’est pas accessible) et ils nous dégagent.

Nous refaisons nos 70 kms pour retourner à PUERTO TRANQUILLO.

C’est le réveillon. Nous n’avions rien amené de France puisque nous étions en avion. Mais nos amis avaient ce qu’il fallait. Nous avons donc réveillonné dans leur Land  Rover:  champagne, fois gras, magret de canard avec des pommes de terres sautées, des cèpes et des marrons, puis une salade d’oranges, la boisson pas de problème il y a ce qu’il faut au Chili. Nous avons donc passé une superbe soirée .

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Réveil sous la pluie, personne dans les rues, nous n’avons toujours vu personne dans les rues. Nous étions près de l’église et il n’y a pas eu de messe de minuit, nous ne savons pas comment ils fêtent Noël. Il y a des décorations sur les fenêtres dans les maisons et des guirlandes dans les arbres.

Nous prenons la route et dinerons vite fait dans le camper d’une côte de porc (il fallait manger ce qu’il y avait dans le congélo après notre panne) de toute façon nous ne trouvons plus rien, le peu d’échoppes que nous trouvons sont fermées tout le week-end.

On file, toujours à cause de la pluie, jusqu’à Cochrane et là nous avons nos 45 mn d’internet grâce à « CHILE.GOUV », ce qui nous permet de téléphoner aux enfants qui avaient leur téléphone à portée de mains.

La piste est à peu près bonne, les paysages toujours aussi spectaculaires. Nous longeons le fleuve le plus long du Chili  (250kms) : le rio Baker. Dans des gorges, il est vert émeraude et comporte de nombreux rapides.

Ensuite très très mauvaise piste, détrempée, nous dérapons plusieurs fois. Nous avons fait plus de 150 kms sans voir une voiture. Heureusement nous sommes à 2 véhicules c’est plus sécurisant.

Nous arrivons le soir à CALETA TORTEL.

Pas la moindre trace de route, classé au patrimoine national, ce village de pêcheurs est accroché au pied d’une falaise abrupte, il est situé entre 2 champs de glaces. La route s’arrête en lisière du village, des passerelles en bois et des escaliers mènent au centre et à la « plage ».

Nous dormirons sur le parking à l’entrée du village, puisque aucune voiture ne peut descendre.

26 décembre

Il pleut moins ce qui nous permet de nous promener sur les 7 kms de passerelles et d’escaliers, toujours personne, nous trouvons juste un restaurant d’ouvert, où nous irons manger

Les pompiers :

Puis nous irons faire nos 50 kms de mauvaise piste jusqu’au ferry . C’est un ferry de l’armée gratuit qui nous permet d’aller au bout du fjord pour retrouver la Carretera Austral. Nous arrivons à PUERTO YUNGAY, 3 h en avance, il y a juste un endroit pour boire un café près de l’embarcadère, il pleut sans discontinuer. A l’intérieur il y a un italien de notre âge en vélo qui fait toute la route et une jeune française qui est partie de Santiago en stop, elle est actuellement avec un Chilien. Nous discuterons tous pendant nos 3 heures.

Nous couchons de l’autre côté du fjord sur un tout petit parking, l’italien va rester dans l’abri à côté.

27 décembre

Sous la pluie (nous commençons vraiment à déprimer) nous attaquerons nos 100 derniers kilomètres pour arriver au terminus de la route

Forêts, cascades, cailloux. De temps en temps il faut descendre pour enlever une pierre qui est tombée de la montagne, piste étroite par endroit, mais toujours aucune voiture et bien sûr aucun village. De temps en temps une petite maison en bois ou en tôles avec quelques vaches. La route est bordée de torrents et de cascades

Arrivée 3 h après.

VILLA O’HIGGINS. Village pas très engageant à l’arrivée, 550 habitants.

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C’est le bout du monde, non pollué, offrant de vastes régions non explorées. Les gens travaillent dans la forêt ou élèvent des moutons et des vaches.

La frontière Argentine n’est qu’à quelques minutes à cheval mais la ville la plus proche est à : 4 h de bateau pour traverser le lac O’Higgins, puis plusieurs kms à faire à pied dans de mauvais sentiers. Quelques piétons et cyclistes y passent : durée du voyage 2 à 3 jours. Pour nous il faut que nous fassions demi-tour, ici s’achève définitivement la route Australe.

Vers 17 h nous profitons d’une petite éclaircie pour faire les 7 derniers kms de la piste qui nous emmène sur le lac O’HIGGINS d’où un bateau part lorsqu’il y a des passagers pour faire la traversée.

 

Lundi 28

Le lendemain il a l’air de faire meilleur, nous ne nous risquons pas à faire des randonnées, on visite le village (2 rues…) et on reprend la route en sens inverse jusqu’au ferry, nous mettrons 3/4 d’heure de moins que la veille et nous verrons enfin  les montagnes. La piste est moins glissante. 

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Sur le ferry nous serons avec un autre camper, un couple de Chiliens, charmants.

Puis COCHRANE, la piste a été plus agréable, il ne pleut presque plus. Nous arrivons sur la place du village où nous coucherons.

Mardi 29  décembre

Le lendemain matin, oh, plus de pluie, mais….. le camper de nos amis a une roue de crevée. Les Bernard partent à la recherche d’un garagiste pour la réparation. Un silex a transpercé le pneu.

Nous dinerons sur la place et reprendrons la route pour la frontière par le PASO ROBLADO en passant par la Vallée Chacabuco et le Parc PATAGONIA. Ici tout change, déjà nous avons le soleil, plus de forêt mais des steppes et des montagnes magnifiques de toutes les couleurs.

La piste grimpe à travers la steppe, 70 kms de traversés où nous verrons des flamands roses, des guanacos et pleins d’oiseaux.

Puis la frontière Chilienne que nous passerons sans aucune difficulté.

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Bernard n’a toujours pas touché à sa barbe, mais il va vraiment falloir qu’il aille voir un barbier ?????

ET POUR FINIR NOUS VOUS SOUHAITONS A TOUS UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2016

 

 

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