DES MISIONES AUX CHUTES D’IGUAZU

DU 17 FEVRIER AU 25 FEVRIER 2016

De POSADA nous avons pris la RN12 pour rejoindre d’abord les Misiones et ensuite Puerto Iguazu, région vallonnée qui nous change des routes droites sans fin, dans un décor verdoyant où se succèdent plantations de maté, pinèdes destinées aux papeteries, champs de manioc et forêt tropicale

Champs de maté

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Le maté c’est une institution en Amérique du Sud, tisane riche en caféine. Les feuilles sont torréfiées et pulvérisées, infusées dans l’eau chaude, c’est une boisson stimulante, semblable au café ou au thé. Les gens se promènent tous avec leur bouteille thermo et  la calebasse. Il y a de l’eau chaude partout, dans les stations services entre autres. On remplit la calebasse d’herbe à moitié ou aux 3/4, on rajoute l’eau chaude et on le boit à l’aide d’une bombilla (c’est une sorte de paille avec un filtre à son extrémité qui permet d’aspirer le liquide ).

En général on le boit chaud, mais on peut également le boire froid, sucré ou pas, suivant la région.

Nous sommes dans la Province des Misiones et nous allons donc aller voir 2 anciennes Misiones. Que je vous explique ce que c’est :

Vers 1609, les Jésuites vont mener au coeur de la forêt sud-américaine l’une des plus grandes expériences de l’histoire. Ils fondèrent des missions à l’encontre des structures coloniales espagnoles en vigueur (les indiens y sont contraints à la servitude), les jésuites eux vont s’efforcer de comprendre la culture indigène et ne la remettent pas en question. La religion n’est pas imposée mais est vécue comme un ensemble de rites concrets ponctuant les différents moments de la journée. Chaque famille recevait une maison et les enfants étaient scolarisés.

Il y eu une trentaine de missions en Argentine, Brésil et Paraguay. Elles comptaient plus de 100.000 Guarani et 2  prêtres dans chaque mission seulement. Ces communautés étaient autosuffisantes. De grandioses églises baroques, dessinées par des architectes de renom, virent le jour, rivalisant avec celles construites en Europe.

Au début du 18e siècle les missions affichent une opulence extraordinaire (cultures, métallurgie, horlogerie, peinture, musique).

Les jésuites étaient mal vus par les autorités espagnoles et portugaises. Des batailles intervenaient régulièrement, des groupes armés lançaient  des raids afin de capturer des esclaves pour les plantations de canne à sucre.

Jalousie des autorités et des colons espagnols et portugais qui veulent également s’emparer des vastes espaces et des ressources naturelles des terres qu’elles occupent. En 1768 la couronne espagnole décrète l’expulsion de l’Ordre. Les Missions seront définitivement détruites dans les années 1816/1819.

Notre première misiones sur la route : SANTA ANNA, je n’ai pris aucune photo, nous avons eu l’impression de nous être fait rouler.

Nous arrivons vers 17 h, on va au guichet pour payer. Il faut savoir que le prix d’entrée est valable pour les 3 missions qui ne sont pas très loin les unes des autres. On demande donc un billet pour les 3 et l’on nous dit qu’il faut le prendre à SAN IGNACIO qui se trouve à plusieurs kilomètres, comme nous montrons notre mécontentement puisque nous irons le lendemain, la fille nous laisse passer sans payer (un bon point). Nous prenons un petit train qui nous mène sur le site. A peine descendus, un guide vient nous expliquer l’environnement du site, c’est-à-dire qu’il y a un restaurant, cafétéria, une serre pour voir des orchidées, un autre pour voir des papillons, qu’il y a un sentier avec une marche d’1/2h dans la forêt, puis cette fameuse croix haute de  83 mètres et que l’on peut monter en haut, moyennant finance, avec un ascenseur. Il ne nous parle pas des ruines, on pense que nous les verrons pendant le circuit.

Nous partons donc voir les orchidées, mais comme ce n’est pas la saison il n’y en pas, puis les papillons, mais qui ne valent pas des clopinettes, on fait le sentier, rien, on ne veut pas monter au haut de la croix, la vue n’étant que la canopée de la forêt alentour.

Nous cherchons les ruines de la mission aux alentours : rien. Il fait très chaud, il est tard, nous n’avons même plus, ni l’envie, ni le courage de demander des explications, le petit train arrive dans l’entre-fait, nous le prenons et nous partons très déçus.

Nous arriverons à SAN IGNACIO MINI assez tard, en principe Bernard n’aime pas conduire de nuit.

Nous cherchons un emplacement pour dormir, près de la Mission cela ne nous plait pas; nous trouvons sur la place St Martin dans le village, près de la police, un endroit où l’on reçoit la Wifi, nous nous y installons.  Nous demandons à un policier si on peut s’installer ici. Pas de problème nous dit-il et si vous avez un problème venez frapper à notre porte.

Dans la ville, toutes les routes sont rouges

Le lendemain matin, le propriétaire de la maison où nous nous sommes posés vient nous souhaiter la bienvenue et nous propose l’électricité, de l’eau et tout ce que nous pourrions vouloir, même de poser notre camper dans son petit jardin. Nous n’allons pas abuser, nous sommes déjà devant sa maison. On ne lui demandera rien. Il viendra régulièrement faire la causette, c’est un ancien médecin.

Nous allons en ville vers midi, il fait très chaud. Nous trouvons près de la Mission un restaurant  (Carpa Azul) avec une piscine, regardons le menu et demandons si nous avons droit à la piscine si nous déjeunons, après la réponse positive, un petit plongeon avant de manger un poisson du fleuve  et y passerons l’après-midi.

Deux jeunes Français viennent se baigner à la piscine, nous entamons la discussion et vers 17 h nous partons ensemble visiter la Mission, le soir nous irons manger un hamburger, ils n’ont plus qu’une semaine de vacances et repartiront le lendemain matin.

Nous n’aurons pas eu de chance pour la visite car le musée était en rénovation et nous n’avons pu y aller.

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Leti et Jacky (blog : UN IVECO VOYAGEUR) avec qui nous sommes en relation depuis la France. Ils reviennent des chûtes d’Iguazu, et font un voyage de 2 ans en Amérique du Sud,  nous avons donc décidé de nous rencontrer. On va les attendre ici.

Après une 2ème journée au bord de la piscine, nous nous retrouvons le soir.  Nous allons passer 3  jours ensemble à SAN IGNACIO devant la maison de notre “hôte”, juste pour bavarder et surtout Léti va nous donner plein de tuyaux pour la suite de notre voyage et du blog.  Sur ses conseils, je vais prendre un hébergeur, car je vais être limitée d’ici peu pour les photos et je change de site (toujours WordPress), mais .fr au lieu de .com  : genevièveetbernardauxamériques.fr (cela ne changera rien pour nos lecteurs). Je vais également préparer mon blog dans “Windows Live Writer”, je vais pouvoir écrire mon texte, installer mes photos sans connexion à internet. Un grand merci à LETI et aussi à AUDREY qui m’a tout installé depuis la France.

(Je fais ce blog dans ces nouvelles conditions, je prends maintenant directement mes photos dans mes documents, sans avoir à les trier au préalable et à les charger dans “mes médias”, un vrai plaisir et tout cela sans WIFI.)

Excepté pour aller vider notre eau, nous n’allons pas bouger d’ici.

Pendant que nous travaillons, nous les femmes, voilà nos hommes :

Mardi 23 février

Nous reprendrons notre route, nous pour le Brésil et eux pour les marécages DEL IBERIA, sans avoir oublié de saluer notre voisin, à qui j’ai acheté un livre où il raconte sa vie en tant que médecin dans différentes missions (cela va me faire travailler un peu mon espagnol, car j’ai transporté de FRANCE des cassettes et des livres mais je n’ai pas eu le temps de les ouvrir).

Bivouac le midi à MONTECARLO, devant le rio, face au Paraguay

C’est la capitale nationale de l’orchidée, le festival a lieu en septembre-octobre, nous ne les verrons donc pas en fleurs, mais voici les arbres qui les supportent :

 

Nous sommes dans une région où l’on commence à voir des fruits tropicaux : papayes, ananas, excellentes clémentines que l’on achète le long de la route.

Halte de 2 H à WANDA, 45 kms avant Iguazu, où nous visiterons la Mine de Tierra Colorada, il s’agit d’une mine de pierres précieuses concentrées entre 3 et 20 m de profondeur : améthyste, aigue-marine, topaze, agate, cristaux….

Nous visitons à travers des tunnels

Les pierres sont accrochées dans la roche :

Remarquez sur la dernière photo les 2 petits points, ceux sont les marques faites par la dynamite pour extraire les géodes

Elles sont déchargées près de l’atelier

Dans l’atelier, pierres prêtes à être travaillées

Nous admirerons d’immenses géodes ((bulle de lave au sein desquelles naissent les gemmes)

Les extérieurs

Et ensuite bien sur, visite du magasin, pour achats de quelques souvenirs.

Nous partirons ensuite pour la ville de PUERTO IGUAZU, où nous nous installerons au bord du Rio Iguaçu, le long de la route, la nuit nous ne serons pas très au calme, arrêt de voitures près de nous avec la musique à fond. La 2ème nuit nous nous mettrons de l’autre côté de la route et un peu plus loin que les terrains de jeux pour être plus au calme.

Nous sommes juste à côté des “3 frontières”. A nos pieds, le RIO UGUAZU, frontière commune avec le BRESIL et le RIO PARANA frontière avec le PARAGUAY.

2ème journée :  Visite du parc national d’IGUAZU

Site grandiose : Le Rio Iguazu après avoir parcouru 1320 Kms se jette dans le Rio Parana, 23 km à peine en aval des chutes. A l’approche d’Iguazu, au gré d’une faille géologique, il s’éparpille en quelque 275 cascades d’une hauteur de 40 à 80 m, qui s’étirent en arc de cercle sur plus de 2,7 kms.

Le niveau de l’eau baisse parfois brutalement, en l’espace de quelques heures, du fait de la présence de 5 barrages dans la région. A l’inverse, en période de crue, le niveau peut s’élever d’un mètre par heure.

Le débit moyen est de 1.750 m3/s mais lors des grandes crues (en 1983) il atteignit 32.000 m3/s. En 2005 le flot monta subitement de 5m, emportant les passerelles de la gorge du diable. Depuis elles sont amovibles, ce qui favorise une reconstruction rapide.

Les chutes sont dans une forêt subtropicale, abritant  de nombreux oiseaux, des mammifères, des papillons, des insectes,  ne parlons pas des moustiques

Voilà ceux que nous avons vus en regardant les cascades :

Nous essayons d’arriver au parc tôt, mais il est déjà 8 h 30, il n’y a pas trop de visiteurs.

Nous commençons par le Sentier Verde, 600 m, qui rejoint le départ du circuit inférieur et l’isle San Martin.

Ce circuit de 1600 m de long  nous permet de voir les chutes d’en bas

Ensuite nous ferons le circuit supérieur qui nous permet de voir le dénivelé et des vues splendides sur la vallée et les rapides bouillonnants.

je serai légèrement mouillée et Bernard n’a pas voulu que je le prenne en photo.

Nous sommes sur des passerelles, ici la vue du côté opposé des cascades  juste avant qu’elles ne tombent.

Et pour finir la ballade, après 1.100 m de passerelles : le clou du spectacle, LA GARGANTA DEL DIABLO (les gorges du diable)

C’est là que se concentre 60 % du débit des chutes, 70 m de hauteur, nous avons l’impression de plonger dans le tourbillon, dans un bruit de tonnerre et sous des trombes d’embruns (difficile de prendre des photos car nous ne voulons pas mouiller l’appareil)

Nous prenons le petit train qui nous ramène à l’entrée du site et du parking, mais avant, je vais aller, seule, sur le sentier MACUCO. 7 kms aller-retour, je pensais voir des animaux (surtout des toucans) mais juste des fourmis-tigres (3cm de long). Pourtant j’avais toute la documentation concernant la marche à suivre en cas de rencontre avec des pumas, des jaguars et serpents… Et oui.

Ce sentier traverse une végétation sublime et débouche sur une cascade de 20 m de haut.

des champignons

et cela c’était sur le tronc d’un arbre

Voilà pour notre visite des Chutes, côté ARGENTINE

Le lendemain avant de quitter la ville, 2 petites visites :

Celle, vraiment sans intérêt pour nous :

Jardin des Picaflores, c’est surfait. Marylène attire des colibris au moyen de distributeurs de nectar : des dizaines d’oiseaux-mouches virevoltent autour de nous. Les colibris sont tous identiques, bien qu’on nous affirme qu’il y en a 18 espèces différentes et nous voyons à peine les couleurs, ils sont presque noirs.

Par contre la visite de  la maison faite en bouteilles m’a amusée. Une maison a  été entièrement bâtie,  grâce à 18 000 bouteilles d’eau en plastique.

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Tout est fait à base de bouteille en plastique, de cartons de lait, de jus de fruits, jusqu’au moindre détail, même les meubles

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Le toit est doublé par des cartons de lait

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les murs eux sont doublés par l’aluminium des cartons de jus de fruits

Je suis assise sur de la récupération de pneus.

 Puis nous partons pour la frontière. Mais, avant de passer au Brésil, petit arrêt au DUTY FREE, où nous trouverons du Ricard pour moins de 10 E la bouteille de 75 cl.

 Les chutes d’Iguazu côté bresilien sur le prochain blog.

 

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10 réponses à DES MISIONES AUX CHUTES D’IGUAZU

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