CORDILLERE BLANCHE de HUARAZ à CARAZ

22 DECEMBRE 2016

Nous sommes maintenant dans la CORDILLERE BLANCHE et plus particulièrement à  HUARAZ . La vallée est close de toute part :  à l’ouest par la Cordillère Negra et à l’est par la Cordillère Blanca.

C’est ici que se trouvent les plus vastes glaciers de la zone tropicale de notre planète. Ils sont collés aux parois des montagnes et risquent d’être précipités dans la vallée au moindre tremblement de terre. Les lacs constituent également un vrai danger, ils se forment dans des moraines d’éboulis, qui risquent de céder lorsque la pression de l’eau est trop forte.

Nous  allons au garage GOODYEAR pour faire vérifier notre véhicule, Bernard entendait un bruit suspect.

Mais avant, un petit tour au marché et dans la ville

Les chapeaux de la région, même les hommes en portent

Et là, tout ce petit monde va monter dans le bus

Le long du trottoir, ces dames vendent de la mousse et des feuillages pour mettre dans la crèche.

La cathédrale qui a été reconstruite après le tremblement de terre de 1970

Des crèches il y en a partout

Ici des écrivains publics sur la Place d’Armes, les clients viennent leur donner des documents à remplir ou écrire des courriers.

Il est 17 h et le garage ferme à 18 h, nous demandons donc à rester coucher à l’intérieur et leur laisserons le camper toute la journée du lendemain car nous avons pris un tour pour aller voir le glacier PASTORURI.

Nous avons payé 15 E pour nous 2 et partons dans un grand bus avec 23 personnes (4 européens et le reste des Péruviens). Nous avons environ 70 kms à faire, dont 30 kms d’une abominable piste en terre, bosselée, creusée de trous, vous savez celle que nous avons abandonnée il y a 2 jours à l’autre extrémité du parc.

Départ prévu à 9 h mais après avoir fait les arrêts dans les hôtels, nous partons à  + de 10h

Sur le chemin :

1er arrêt pour boire du maté de coca et surtout réserver le plat que nous voulons manger pour le repas du midi car nous repasserons par ici.

On s’engage donc seulement aux alentours de midi sur la piste, avec plusieurs arrêts.

Une source chaude

       

Cabane de bergers circulaire en toit de chaume

Et surtout un arrêt pour voir la plante géante : le PUYA RAIMONDI

Survivante des époques préhistoriques, cette plante exceptionnelle est apparentée à l’ananas de la famille des broméliacées. Après une croissance très lente, pouvant durer un siècle, elle présente, adulte, un tronc massif d’une soixante de centimètres de diamètre surmonté d’une rosace de feuilles longues de 1,5 m. .

Pendant sa période de floraison (à partir de mai), une hampe florale de 4 m à 6 m de haut couverte d’innombrables fleurs blanches de la taille d’un glaïeul éclot et ensuite la plante meurt.

2 photos prises sur internet

et voilà des plantes mortes

Nous arrivons au col à 4.850 m, un sentier (40/50 mn de marche) nous conduit au glacier, mais nous, nous allons prendre un cheval qui va nous monter à mi-chemin  et nous (je) finirons à pieds à 5.240 m pour voir ce glacier (où l’on peut skier et escalader la paroi de glace en toute saison, mais nous n’y voyons personne). Les autres passagers du bus vont tous monter à pieds, ils arriveront 15 mn après nous. Nous redescendons presque en courant.

Et Bernard qui se repose en m’attendant.

Recul du volcan depuis 1983.

Nous repartirons à presque 16 h et nous commençons à nous inquiéter car pour le repas du midi nous avons encore beaucoup de route.

Un peu de pluie en rentrant

On commence à avoir fait et le chauffeur ne va pas dépasser le 20 à l’heure (il y a un mouchard dans son bus). Nous arriverons à 17 h 30 au restaurant, nous n’avons pas dû bien comprendre ce n’est pas « l’almuerzo » que nous faisons mais le repas du soir, je le dis au guide et au chauffeur, ils ont rigolé. Nous mangerons tout de même une bonne truite et n’arriverons au garage qu’après 19 h alors qu’il ferme à 18 h. Mais Senor BARBANCHON nous a attendu et nous offre un petit en-cas, nous resterons 2 h à papoter. Il nous invite à passer la soirée du 24 décembre avec lui et sa famille, mais nous n’osons pas accepter. Il a notre âge, 7 enfants et seuls une fille de 24 ans et son fils qui travaille avec lui, vivent au foyer.

J’oubliais : le bruit suspect n’a aucune incidence et nous repartirons le lendemain matin tranquillisés.

Direction CARHUAZ, arrêt au marché et sur la place pour manger une glace car c’est la spécialité ici, mais rien ne vaut une bonne glace française.

     

 

 

Là ils font la queue à la banque de la Nacion

Nous prenons la direction de CHACAS par le col de PUNTA OLIMPICA (4.900 m) avec vue d’un côté sur l’Huscaran et de l’autre l’Hualcan, les 2 à plus de 6.000 m.

En bas la vallée

Plus l’on monte plus le temps se couvre

et il pleut

On franchit le col en passant sous un tunnel de 1,3 km de long et de l’autre côté, en entamant la descente, il fait beau. Nous allons nous arrêter juste en haut avec la vue sur une 1ère lagune, verte.

En contrebas un 2ème lac, bleu.

Pendant que Bernard se repose un peu (mais il ne dormira pas, par manque de respiration), je vais prendre un petit chemin et monter jusqu’en haut du col et là, une 3ème laguna d’une magnifique couleur émeraude, bien cachée et qui n’est indiquée sur aucun guide. FINA me l’avait dit mais je pensais que c’était l’une des 2 autres, alors qu’elle ne fut ma surprise de la découvrir  et de voir ce bleu si intense.

 

La vue d’en haut

Le tunnel et le petit chemin que je monte

Ce glacier se jette dans le 2ème lac mais on ne le voit pas de la route, il faut être en haut près du tunnel.

Ensuite nous redescendons jusqu’à CHACAS, 20 kms plus loin.

De temps en temps des éboulis :

CHACAS : Village typique, maisons coloniales bien entretenues (cela nous change)

Sur le gazon :

C’est la même femme sur les marches de l’église qui file, et  le lendemain, elle est encore là.

Eglise, balcons, portes avec des bois gravés par des artistes locaux de l’époque coloniale

        

Toujours des petits commerçants qui font à manger dans la rue, mais tout cuit dans de la graisse, pas vraiment envie.

Et encore une fois, la queue pour aller à la banque (nous ne savons toujours pas ce qu’ils vont y faire) et c’est comme cela partout au PEROU, nous en avons vus également en Argentine et en Bolivie

 

Il y a tout de même aux abords de la place, des maisons plus récentes mais vraiment plus délabrées.

Après avoir bivouaqué, non pas sur la place, mais dans une petite rue derrière, nous sommes obligés de revenir sur nos pas, la piste ensuite est vraiment trop mauvaise.

Et cette fois en remontant, ce n’est plus de la pluie mais de la neige que nous rencontrons. N’oublions pas que nous sommes en été, mais à 5.000 m.

 

 

Là c’est le lac vert près du tunnel. Quel changement

De l’autre côté du tunnel, c’est pareil

Encore 5/6 kms et l’on va retrouver un meilleur temps. Heureusement car je balisais un peu.

Nous étions sur une belle route asphaltée et tout à coup à l’entrée d’un village, et pendant 5 kms nous allons avoir une route toute défoncée.

Et là nous sommes bloqués, il y a des travaux, nous resterons 1/2 h mais la veille nous avions été bloqués 2 heures.

 

Nous arrivons à YUNCAY sous une pluie qui ne va plus s’arrêter de la journée. Nous irons visiter le Mémorial de CAMPO SANTO.

Le 31 mai 1970, un violent tremblement de terre secoua le Nord du Pérou, infligeant de très graves dommages aux villes côtières. Mais ici la conséquence était encore plus dramatique: une partie du glacier qui surplombait s’est détachée, provoquant une avalanche de 1.000 m de haut, qui dévalant à 200 Km/h dans la vallée, charriant des millions de m3 de pierres, de boue et de glace. Deux localités furent rasées, dont YUNGAY. Tous les habitants (20.000) sont morts, sauf une école avec 300 enfants qui se trouvait à l’écart.

Ce séisme fit 70.000 morts et 800.000 sans-abri. Le plus important du siècle au PEROU

Seul le Christ (en dessous il a été construit un cimetière) et les 4 palmiers badigeonnés en blanc et bleu sont restés debout

Et celui-là, nous ne savons pas ce qu’il fait à l’entrée du site, comme il pleut énormément, il n’y a personne. Bizarre.

Nous sommes maintenant à CARAZ dans un tout petit camping, tenu par JAIME qui est très accueillant et nous donne de bons tuyaux pour les visites aux alentours. La première journée, comme il pleut nous resterons au camping.

Le 24 décembre, soleil magnifique, 20°. Nous partons à la LAGUNA PARON, à 35 Kms, Alain nous a dit de prendre un collectivo (c’est un  petit bus) mais il n’y en pas maintenant, la route normale est fermée car ils font des travaux sur un pont.

Jaime nous a dit qu’on pouvait y aller soit en taxi, soit seul et que cela ne posait pas de problème. Donc nous y allons. Une moto-taxi, que nous allons suivre, nous emmène jusqu’à la route que nous devons prendre, et au lieu de rouler à l’ouest du fleuve, nous irons par l’est. La piste n’est pas meilleure mais surtout elle nous rallonge d’une dizaine de kms. Nous sommes partis, on continue.

Voilà la piste au départ :

 

Sur le chemin, un homme s’approche de nous et monte carrément dans la voiture. Il ne parle pas le catalan, mais je m’installe dans le milieu et il vient avec nous jusqu’au village où il y a ce petit pont pour rejoindre la route de l’autre côté.

 

Ensuite nous rejoignons l’entrée du parc et là, il y a 2 hommes dont 1 qui nous demande de l’emmener à la Laguna. On le prend avec nous, mais je m’installe cette fois un peu plus confortablement. Il s’agit du gardien du site, il travaille là-haut pendant une semaine, seul. S’il ne trouve pas de voiture pour monter, il part à pied, il met un peu plus de 3 h là où un trekkeur va mettre 4 h.

Quelques photos prises sur la route :

Et voilà l’arrivée là-haut, après 3 h de route pour 40 kms. Mais cela valait la peine. La laguna PARON est le lac glaciaire le plus vaste de la Cordillère blanche.

On ne peut pas faire le tour complet du lac, mais il y a un sentier qui le longe jusqu’à l’extrémité, je vais y aller seule, ce n’est pas difficile, le terrain est plat. Bernard lui se repose et se remet de la route.

Ce chemin nous emmène devant une petite lagune congelée, c’est notre auto-stoppeur qui nous a dit d’y aller. Il nous a aussi proposé de nous emmener en barque sur le lac (mais on ne l’a pas fait)

La laguna aujourd’hui n’a pas beaucoup d’eau, ils attendent la saison des pluies avec impatience. Elle sert de réservoir d’eau pour alimenter la centrale hydroélectrique du Canyon del PATO,  l’un des principaux producteurs d’énergie du Pérou.

En 2009, les utilisateurs en droit des eaux du bassin ont revendiqué la gestion du site pour les dommages causés sur les cultures  et son impact sur la qualité de l’usine d’eau potable de l’eau dans la ville de Caraz. Cette action a permis que le volume d’eau revienne à son niveau initial. La restauration de la beauté naturelle et de l’environnement a donné au lac un usage touristique unique. Aujourd’hui, les  deux parties sont en pourparlers pour assurer une gestion adéquate de l’eau.

Avec le gardien (le soleil me gêne un peu)

Nous reprenons le chemin en sens inverse dans l’après midi. Nous aurions pu continuer jusqu’à la Laguna 69, mais il y a 3 h de marche pour la rejoindre.

Et voilà l’état de cette route qui serpente un étroit canyon aux parois vertigineuses

Attention : virage

 

Pas évident, on sert les fesses dans la descente

Nous ne rentrons pas par le même chemin, car pas très loin du pont en réparation, il y a un raccourci, que notre guide nous a indiqué, mais difficile à trouver, une chance nous trouvons un taxi qui nous dit de le suivre. Nous évitons les 10 kms, mais à la fin on se retrouve sur la piste du matin.

Nous revenons, un peu secoué, mais sans encombre. Vérification du véhicule : tout à bien résisté. Nous pourrons passer notre réveillon tranquillement.

Nous n’avons rien trouvé à acheter, pas de boucherie, pas de centre commercial, il faut faire les courses au marché, et là vraiment, pas possible d’acheter de la viande, la vue et l’odeur nous en empêchent.

Par contre nous allons trouver quelques pâtisseries, et nous réveillonnerons en pensant à vous tous, devant cette assiette et une bouteille de vin. A 9 h nous serons au lit.

 

Le lendemain, jour de Noël, il fait beau, on flâne un peu. On va de l’autre côté de la vallée, en haut de la Cordillère Negra pour voir la vue d’ensemble de la Cordillère Blanche. Malheureusement, nous sommes partis trop tard et l’après midi en général, le temps se couvre et il y a des nuages, nous sommes un peu dessus de la vue.

On va grimper par une vraie route, jusqu’à une mine de charbon, où l’on retrouvera des PUYA RAIMONDI

En rentrant nous allons faire un tour dans le village, et nous avons la surprise de voir que le 25 décembre, certaines boutiques ainsi que le marché sont ouverts.

 

Notre bivouac au camping avec JAIME, le propriétaire.

Lundi 26 décembre, nous partons pour la laguna LLANGANUCO.

Travail dans les champs aux abords du camping

Maintenant c’est l’autre côté de la vallée, où nous étions hier :  la cordillère Negra dépourvue de neige, (les sommets arrêtent les nuages et les masses d’air chaud venus du Pacifique)

Une piste meilleure que l’avant veille, mais quel spectacle sur les sommets, nous sommes juste à côté, c’est assez impressionnant. Ils font plus de 6.000 m (la photo est prise sans le zoom)

Là on zoome

d’autres sommets au loin 

Quand va-t-il se détacher ?

Nous allons rouler entre cette quebrada (entaille) cernés de parois vertigineuses

Sur les parois poussent cette plante que l’on voit en général dans les arbres

Et nous arrivons à la laguna, qui en réalité est composée de 2 lacs nichés entre le HUASCARAN (6768) et le HUANDOY (6395 m) dont on aperçoit les glaciers. Nous trouvons ces lacs moins beaux que celui de l’avant-veille, mais la route est plus jolie.

        

   

Le long des lacs poussent une variété andine de chêne liège : le quenual.

 

Ces lacs aux couleurs vert-émeraude changent de ton au fur et à mesure que le soleil avance dans la journée.

Entre les 2 lacs :

Et voilà le 2ème :

Un canard presque rouge

Et voilà nous allons quitter maintenant le Parc de HUASCARAN, où nous sommes depuis plus d’une semaine et le lendemain matin nous quitterons CARAZ.

Nous voulions continuer l’article jusqu’à la côte mais nous allons en faire un  spécialement pour le CANYON DEL PATO, étant donné la beauté du site.

EN ATTENDANT COMME NOUS SOMMES AUX BAINS DES INCAS, LE 31 DECEMBRE, NOUS VOUS SOUHAITONS A TOUS UNE TRES BONNE ANNEE 2017.

 

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19 réponses à CORDILLERE BLANCHE de HUARAZ à CARAZ

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