COLOMBIE – DE BOGOTA A BARICHARA

A BARICHARA nous venons de passer nos 50.000 Kms

VENDREDI 15 AVRIL 2017

Après la Cathédrale de Sel, notre périple continue sur le plateau central vers Villa de Leyva situé à 2.400 m. C’est très beau, bucolique même, vallonné, des paysages de pâturages, qui n’ont plus rien de tropical, on se croirait en Normandie, les vaches y étant exactement les mêmes. C’est d’ailleurs curieux, ils appellent ces vaches des “Normando” sans savoir pourquoi.

Nous décidons de ne pas prendre la route principale, il y a beaucoup trop de conducteurs du dimanche, cela nous fatigue et nous gagnerons 40 km. En temps on ne sait pas, mais nous ne sommes pas pressés.

Nous prenons la petite route à CAPELLANIA, 1er arrêt pour une procession qui sort de l’église

La route va être à moitié asphaltée jusqu’à MINA, c’est-à-dire sur une bonne dizaine de kilomètres.

Ensuite une piste qui va grimper jusqu’à 3.000 m, un peu caillouteuse, nous roulons à 20 kms/h, nous traversons des forêts d’eucalyptus et de mimosas. Il n’y a pas de voiture, sauf une que nous allons suivre tout le chemin.

 

A 3000 m, il fait doux. Quant à la végétation : fougères, petits arbustes, azalées sauvages, bruyères, bizarre on ne s’attend pas à trouver cela à cette altitude.

Nous aurons mis 2 h pour faire 40 kms mais nous ne le regrettons pas. Un peu avant d’arriver à RAQUIRA, lorsque nous redescendons, les quelques maisons que nous voyons sont des ateliers de potiers.

Sur toutes les cheminées il y a une croix et une poterie

Normal : RAQUIRA est la capitale colombienne de la poterie. Nous pensions arriver dans un petit village tranquille… impossible de le traverser, il y a foule,  je vais à pied pour guider Bernard à travers une rue très étroite jusqu’au 1er parking.

La place de l’église

Partout des boutiques vendant de la céramique mais aussi des hamacs, paniers, ponchos, bijoux, etc, etc.… et beaucoup de monde dans les rues.

Et voilà l’intérieur des boutiques, je n’ai encore rien trouvé à ramener et je ne suis pas certaine que ce soit ici que je trouverai.

Finalement, nous ne resterons pas coucher ici…. un peu trop de monde, mais on ne regrette pas d’être passés à RAQUIRA, c’est une belle ville.

On reprend donc la route, toujours des panneaux surprenant

On s’arrête au village EL FOSSIL, toute cette région était recouverte par la mer, l’endroit est donc célèbre pour ses fossiles d’animaux préhistoriques.

Un musée a été aménagé sur cette sorte de reptile requin du jurassique, long de 15 m découvert en 1977 et bien conservé ; il a été trouvé exactement à cet endroit, on l’a recouvert du musée

Aux alentours on marche sur les fossiles

Un peu plus loin sur la même route, se trouve le Couvent del Santo Ecce Homo, c’est Samedi Saint, on y va.

La cellule d’un moine dominicain en 1620

L’entrée du petit cimetière

Nous ne verrons pas l’autel en or, il est caché par le rideau.

Un hôtel et un petit camping jouxtent le couvent.

Nous partons pour Villa de Leyva : c’est une petite ville coloniale, au climat doux et sec, qui semble à peine touchée par le 20ème siècle et qui a été complètement restaurée. Aucun bâtiment moderne ne la dénaturant, c’est vraiment agréable de se promener dans ces vieilles rues pavées bordées de vieilles maisons coloniales toutes plus belles les unes que les autres. Malheureusement, ce samedi saint, il y a beaucoup de touristes.

Cette ville préserve avec fierté son patrimoine architectural. A l’époque coloniale, Villa de Leyva était un lieu de vacances pour les classes dirigeantes et l’aristocratie.

La Plaza Mayor et son immense carré de pavés. Une des plus grandes places du genre en Amérique Latine.

Impossible de rentrer dans la ville avec le véhicule, toutes les rues sont fermées. Nous irons stationner à l’hôtel Renacer qui reçoit des campings-cars et nous y retrouverons nos amis.

Sur la petite route qui y mène, centre militaire :

Nous restons ici toute la journée du samedi à nous promener en ville, repas chez Rémi, qui nous ramènera à l’hôtel car il y a une bonne demi-heure de chemin à faire en montant (un resto français, on conseille).

DIMANCHE

Nous quittons le « camping » et nos amis vers 10 h le matin, il y a déjà beaucoup moins de monde et nous arrivons à la Laguna de Tota vers 16 h, là aussi plus beaucoup de personne, des Belges au camping nous avaient dit que la veille il y avait un monde fou sur la plage.

Nous sommes un peu fatigués, en ce qui me concerne j’ai très mal dormi car la veille j’ai été piquée aux pieds et aux mains par des espèces de petites mouches qui vous dévorent pendant plusieurs jours.

Il ne fait pas très chaud, nous sommes à 3015 m, le lac est aux environs de 10/12° et il y a des gens qui se baignent… Des bateaux en font le tour : 10 km par 5 de large.

Notre bivouac est sympa, sur le sable au bord de l’eau

LUNDI

Nous quitterons ce lieu enchanteur vers 14 h après le repas (bizarre nous ne nous sommes pas baignés)

Tout le long du lac il y a des champs d’oignons.

L’emblème du petit village d’AQUITANIA (attention il ne s’agit pas de poireaux mais d’oignons)

Ils commencent à retirer les fleurs des statues, les processions sont terminées.

Déchargement d’oignons dans la rue

Une dernière photo du lac

Et pour la 1ère fois, on se fait arrêter par la police. On ne nous demande pas nos papiers, mais juste de quel pays on vient et s’ils peuvent visiter notre maison roulante.

Bernard les invite à monter :

 

Une petite photo avant de repartir

On traverse Sogamaso, sans nous arrêter

Nous avons fait depuis notre départ un peu plus de 50 kms pour arriver à notre prochain bivouac sur la place de MONGUI. Depuis lundi matin, les vacances sont finies, il n’y a plus personne et on peut profiter du calme des petits villages rencontrés et particulièrement celui-ci.

Village colonial aux bâtiments verts et blancs, les quelques constructions nouvelles sont en brique, ce qui ne dénature pas les environs.

À peine installé je fais le tour de la place, un Monsieur vient voir Bernard et lui offre un superbe livre sur  Tierradentro, le site archéologique que nous avions visité. Les gens ici sont particulièrement accueillants, ils viennent facilement discuter avec nous.

Une petite visite avant que la pluie ne tombe

 

Après la balade du soir, nous rentrons au camper sur la place principale. Le lendemain matin, on retourne se promener, il fait beau

 

C’est vraiment un joli village (tranquille)

MARDI 18 AVRIL

La renommée du village est due également à la fabrique des ballons de foot. En effet depuis le début du 20e siècle, la ville exporte plus de 300.000 ballons faits main dans toute l’Amérique latine.

Nous allons donc en visiter une parmi les 17 qu’il y a en ville.

 

 

Et pour finir, on passe à la caisse, après avoir fait dégonfler nos achats :

En bas du village il y a un pont REAL EL CALICANTO commencé en 1603 et terminé en 1715 , nous allons y faire un tour avant le repas.

Puis resto avec cette vue splendide sur la montagne

et on reprend la route.

Pas très loin, prochain arrêt au village de TOPAGA , à 5 km, dont l’économie repose sur l’exploitation du charbon. Les enfants sculptent des morceaux de charbon.

Il y a une petite église avec un intérieur surprenant tout en or

Nous nous arrêtons juste pour faire le tour de la place, Bernard souffre maintenant de l’altitude !!!!

Ensuite nous décidons de quitter la route 55 pour prendre la 65 qui doit être plus pittoresque et surtout qui nous emmène à SAN GIL notre destination.

A la tombée de la nuit, il commence à pleuvoir des cordes, il y avait au tout début de la piste de magnifiques cascades qui tombaient dans le fossé au bord de la route, mais je n’ai pas pu les prendre en raison du temps.

Sur Ioverlander, il y a 2 endroits pour stationner à l’entrée de la piste en pleine nature, nous choisissons le 2ème, personne autour de nous, que cette variété de cactus

 

On part à 9 h et l’on va effectuer  30 km en 1 h 45, uniquement en descente. Nous arriverons à notre premier village à 1600 m

Route splendide malgré l’état de la chaussée, mais la beauté du paysage nous le fait oublier.

et la piste n’est pas si mauvaise, on ne roule pas vite, mais ça va.

un champ de pommes de terre  

(Diaporama, cliquez sur la 1er photo)

Et voilà notre premier village, ONZAGA,  pas loin de 2 h de route. Sur OSMAND, il n’y a pas de route ni de chemin pour rejoindre cette ville, heureusement que nous avions vu que quelques overlanders y étaient passés. Nous n’avons croisé aucun véhicule.

Nous commençons à voir de magnifiques orchidées, dans les parcs et sur le chemin

Mais il n’y en a pas que dans les arbres, ici dans la roche:

Nous pensions que la route allait être meilleure puisqu’elle était inscrite à partir de cette ville sur Osmand, mais elle est pire.

Le village suivant, (je ne me souviens plus si c’est SAN JOAQUIN ou MOGOTES)

D’un côté de la place, cette église récente et de l’autre, une plus ancienne

Et la pluie va tomber en arrivant sur SAN GIL

Nous arrivons vers 17 h, nous allons nous garer à l’arrière d’une petite surface sur le parking gardé, mais le gardien nous dit qu’il faut aller demander à l’administration si on peut rester pour la nuit. Pas de problème, nous y allons, on nous donne l’autorisation à la condition que nous dépensions 5 E dans le super marché ou au restaurant. (Pas trop difficile.) Et le lendemain matin avant notre départ, nous devons aller leur faire signer le ticket de caisse pour sortir.

Plein d’eau à la laverie des véhicules et nous allons en ville nous garer sur le Malecon, près de l’emblème de la ville, cette fourmi géante.

 

SAN GIL est une ville de 45.000 habitants réputée pour ses sports d’aventure (parapente, rappel, rafting, spéléologie), mais rassurez-vous nous n’en ferons aucun.

La place principale construite il y a 300 ans

Un joli patio

Après le repas, visite du Parc El Gallineral, nous sommes stationnés devant. Il s’agit d’un parc de 4 ha installé sur une île.

Les 1500 arbres sont recouverts de longs fils de mousse argentée, appelés barbes de vieillard ou cheveux d’anges, qui pendent aux branches et forment des voiles translucides. Nous en voyons également beaucoup sur le bord des routes dans cette région.

Le parc est également agrémenté de fleurs exotiques

Un colibri

Et tout à coup sur le sentier :

mais vite on lui fait peur et il disparaît dans un arbre

Et ça on ne sait pas ce qu’elles font ici, nous ne sommes pas à Halloween 

Et lui, lorsqu’il m’a vu faire des photos, il est arrivé près de moi, j’ai même eu peur qu’il ne vienne sur mon épaule.

Après cette visite nous partons à BARICHARA à une vingtaine de kilomètres.

Nous partons directement sur le site d’Alain et Fina au Parque del Artes, il y a déjà des voyageurs argentins qui y sont installés. Nous sommes face à cette petite chapelle

Pour faire leur voyage d’Ushuaïa en Alaska ils fabriquent des babioles, colliers, bracelets…

La fin de l’après midi un petit tour sur les sentiers du Parc pour voir la vallée

 

La vue sur la ville

VENDREDI

Le lendemain matin nous avions décidé de faire une randonnée sur le CAMINO REAL. Cette ancienne route pavée fut construite par le peuple GUANE. En 1988, elle est déclarée monument national. Les guides nous indiquent 9 km, ma tablette un peu plus de 6 et à l’entrée du sentier : 5 km qui s’effectue en 2 h, nous mettrons une demi-heure de plus.

Nous ne partons pas avant 10 h car il a plu jusqu’à 8 h ce matin et il y a encore de la brume.

La descente, bien raide au démarrage, est un peu dure car les pierres sont glissantes, mais 1/2 h après le soleil fera son apparition et nous attraperons même des coups de soleil.

C’est vraiment magnifique, on croirait être sur le chemin de Compostelle !!!

Et voilà l’arrivée à GUANE, nous commençons à être un peu fatigués

Nous rentrons en bus, comme beaucoup de marcheurs, il y en a un toutes les heures.

En arrivant à BARICHARA, Bernard va directement au camper et moi je traîne un peu en ville, car nous pensons repartir le lendemain matin.

Cité coloniale avec des petites rues pavées et des bâtiments blanchis à la chaux au toit de tuiles rouges.

La cathédrale

La petite place devant le cimetière

C’est une caravane avec un couple de voyageurs colombiens (un peu excentrique, les gens comme le véhicule)

Je visite le cimetière dont les tombes sont façonnées dans la pierre

 

Et je vais rentrer tranquillement rejoindre Bernard

Un nid orange, mais pour quel oiseau je ne sais pas.

SAMEDI

Nous partons vers 10 h, on dit au revoir « au roi de la mangue » qui était stationné à nos côtés.

Juste à la sortie du village un gros camping car avec des français et un petit garçon de 3 ans, qui sont arrivés la veille et qui ont couché devant l’Office du Touriste, il ne leur était pas possible de rentrer dans la ville.

On s’arrête pour discuter un peu, et au bout d’une demi-heure un Monsieur qui habite juste ici vient nous voir et nous dit que si l’on veut être tranquille, on peut se garer sur son terrain derrière sa maison. Nous décidons de rester. Il nous met l’électricité et nous resterons 2 jours de plus. Voilà les belles rencontres qui nous font changer notre programme.

(manœuvre pour rentrer sur le terrain dans la petite rue à côté)

Florence, qui parle couramment l’espagnol, va voir les habitants de la maison à côté de nous, ils sont en train d’éplucher des fourmis, pour les manger le lendemain dimanche.

Un petit mot sur les HORMIGAS CULONAS (fourmis au gros cul). La tradition de cette recette culinaire remonte à 500 ans lorsque les Guanes les élevaient et les mangeaient pour leurs propriétés aphrodisiaques et curatives.

Ce couple vient d’en acheter une livre pour 50.000 P (17 E) c’est un peu cher pour eux.

Les voilà dans le fond d’un seau, elles sont bien vivantes

il faut enlever les ailes et les pattes

Le monsieur les prépare

et voilà ce que cela donne avant d’être frites ou rôties.

Nous sommes invités à venir demain matin, pour les goûter. Je n’aurais manqué cela pour rien au monde…..

Nous restons auprès de nos véhicules à discuter avec Jacques et Florence, 2 bretons de Rennes, et vers 17 h lorsqu’il fera moins chaud, nous allons faire un tour jusqu’à la place du village.

des entrées de maisons :

   

DIMANCHE

Nous décidons d’aller visiter la Fondation San Lorenzo, c’est une petite usine de papier artisanal fait avec des fibres naturelles.

Nous pouvons voir à l’extérieur les plantes dont on utilise les fibres : figues, cactus, bananes, ananas, marijuana…

Voilà les différentes étapes: les fibres, telles qu’elles arrivent, sont mises à cuire dans des chaudrons en cuivre (indispensable) avec du charbon (3ème photo), ensuite elles sont tapées avec un rouleau à pâtisserie pour casser les fibres,  trempées dans l’eau pour devenir une bouillie et elles sont tamisées pour faire une feuille (chacun va faire une feuille de papier). Ensuite elles sont mises sur un morceau de tissu, pressées pour en extraire l’eau (travail de Bernard et Jacques) puis séchées sur un fil et remises dans une grosse presse pour les « repasser ».

On retourne sur la place où Yaël va jouer avec d’autres petits.

Puis nous allons enfin chez nos voisins, ils nous attendent et nous ont préparé une assiette de fourmis qu’ils ont rôties  pour que nous les dégustions.

Je me lance, je vais en manger

« berk »

On y prend goût, encore fallait-il essayer, mais je ne vais en manger que 3, ainsi que Jacques. Cela croustille sous la dent, en apéro c’est peut-être un peu plus agréable, on dirait qu’on mange la carcasse des crevettes grises…

Une fois cuites, elles se conservent dans un pot en verre plusieurs mois, on en trouve  au poste de péage à vendre et bien sûr dans les boutiques.

En ce qui nous concerne, nous ne voudrions pas priver nos hôtes de leur récolte.

LUNDI

Nous allons nous quitter, eux pour le sud car ils viennent du Canada, et nous l’inverse, nos chemins se sont croisés mais l’on se reverra en France dans 18 mois à notre retour.

Juste au moment de partir ce bel oiseau se pose à côté de nous

Nous irons mettre de l’eau derrière l’Office du Tourisme en quittant la ville

Un monument en pierre, à l’entrée du village

ET :

Et voilà au 1er poste de péage rencontré, des marchands de fourmis.

Il n’est peut être pas trop tard, lorsque vous lirez cet article, si quelqu’un veut qu’on lui en ramène en France cet été, on peut….. passer commande….

Et nous voilà partis pour nous installer en haut de la ville sur un centre de parapente, vais-je en faire ou pas ?

On lance les paris !

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11 réponses à COLOMBIE – DE BOGOTA A BARICHARA

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