L’ETAT DE PUEBLA

DU 16 MAI 2018 AU 22 MAI 2018

Nous quittons l’Etat d’OAXACA pour rejoindre l’Etat de PUEBLA à 130 kms.Après avoir quitté TEHUACAN, nous reprenons l’autoroute qui va devenir à une vingtaine de kilomètres (presque) un vrai autoroute : il est à 2 voies. Il y a maintenant beaucoup de camions mais ils nous cèdent le passage. Pas de stations d’essence, on ne peut s’arrêter qu’aux péages, les camions se garent sur une voie, cela fait un léger bouchon.

Dans les champs, on voit maintenant beaucoup de cultures maraichères. Ce qui nous surprend, c’est que les terrains sont vastes et les gens font le travail à la main, les charrues sont conduites par des chevaux, il y a de temps en temps un tracteur mais très rarement. Sur le bord de la route, on voit des bergers avec leurs moutons, même sur le côté de « l’autoroute »

Lorsque nous arrivons à PUEBLA, on va trouver à stationner autour d’une petite place. C’est assez calme, sauf les chiens entre 19 et 21 h : on penserait que toute la population du coin en possède un ou deux et les sort tous en même temps. Lorsqu’ils se croisent, ils aboient.

Cette cloche au milieu, pas de kiosque pour une fois.

Nous mangeons à l’intérieur et partons vers 13 h en ville.

PUEBLA, fondée par les espagnols en 1531, est devenue aujourd’hui la quatrième ville du pays. Son centre historique, classé au patrimoine mondial de l’humanité, est un musée à ciel ouvert que l’on parcourt tranquillement de rue en rue, de place en place, émerveillés par le charme et la richesse des demeures bourgeoises.

Les murs sont enduits de couleurs vives, les rues sont pavées, on trouve une centaine d’églises à travers la ville, bref, une véritable carte postale du Mexique.

Malgré les 2 millions d’habitants de l’agglomération, il règne dans le centre-ville une ambiance provinciale. Puebla est d’ailleurs connue pour avoir une population relativement bourgeoise, descendant pour la plupart des anciens Espagnols. Dans le centre historique, à l’inverse d’OAXACA, il n’y a pas trop de circulation et on peut stationner facilement.

Pour aller au Zocalo, à 10 mn, nous passons devant l’Eglise de San Fransisco, il lui manque un clocher.

Le théâtre

Et maintenant nous allons prendre une rue bordée de magnifiques demeures, mais elles ont souffert récemment du tremblement de terre de l’an passé, il y a beaucoup de constructions en réfection.

Jusqu’à quand vont-elles tenir debout ???

L’église de la Compania

Et nous rejoignons la place centrale, le zocalo : typique parc mexicain qui s’anime toute la journée mais surtout le soir venu. Sous les arcades, on trouve des boutiques, des restaurants, de quoi flâner et profiter de l’animation.

Sur l’un des côtés, se dresse la cathédrale, imposante bâtisse construite en 1575, qui possède les deux tours les plus hautes (74 m) du Mexique. Son toit est couvert de talaveras, une faïence typique de la ville, inspirée des azulejos espagnols et portugais, mais utilisant plus de couleurs.

La nef principale

et au fond les orgues: sur le côté celles d’origine non restaurées, et au fond les nouvelles plus modernes.

Les chapelles latérales presque aussi belles que la nef principale (diaporama, pensez à cliquer sur la 1ere photo pour agrandir)

A la tombée de la nuit un son et lumière, avec les explications de l’histoire de la cathédrale.

Dans une rue adjacente, la bibliothèque Palafoxiana, édifiée en 1646, est la plus ancienne bibliothèque publique des Amériques. Ce fabuleux endroit, classé monument historique et Mémoire du Monde par l’UNESCO, détient 45000 ouvrages, pour l’essentiel héritage des jésuites dont l’ordre fut chassé du Mexique.

En 1773, Mgr Palafox a fait don de sa bibliothèque personnelle, composée de cinq mille volumes, pour être consultée par tous ceux qui voulaient étudier, car sa condition principale était qu’elle était ouverte au public et non seulement aux ecclésiastiques et aux séminaristes.

Rappel : l’imprimerie a été inventée vers 1450.

Ici il y a 9 incunables c’est à-dire un livre imprimé avant 1501, ce qui signifie littéralement en latin «les langes d’un nouveau-né ». Le plus ancien a été imprimé en 1473.

Celui-là date de 1592, je n’ai pas pu prendre en photo un édité avant 1501.

A coté une exposition du genre :

On continue: l’Eglise de la Conception, toute bleue

C’est vraiment de toute beauté !

(Si vous n’en avez pas marre de voir autant de photos, cliquez sur les premières lorsqu’elles sont en petit format, comme précédemment)

Nous allons déjeuner à la Fonda Santa Clara, ambiance typique garantie. Bernard prend de la viande grillée et moi j’essaye la spécialité des spécialités, le mole poblano au poulet.

Il s’agit d’une sauce (généralement accompagnant de la volaille, mais cela peut varier) marron foncée constituée d’un mélange de centaines de piments et d’épices moulues (d’où le terme mole) dont un peu de cacao. Ce n’est pas une sauce au cacao, qui n’est qu’un des nombreux ingrédients de la sauce, et sa couleur vient autant des piments séchés de couleur sombre que du cacao. Il s’agit donc de la grande spécialité de Puebla, créée d’après la légende par inadvertance par des religieuses qui voulaient élaborer une recette unique à l’occasion d’une visite royale. Elles vidèrent l’économat pour créer ce plat inédit qui finit par rester.

Nous ne sommes pas à la bonne période pour gouter aux larves de fourmis servis dans du beurre, aux vers qui vivent dans l’agave servis frits dans une sauce de piment et d’alcool d’agave, aux champignons noirs d’encre à la saveur de terre, et aux chapulines, les fameuses sauterelles vidées puis séchées servis soit fumées soit frites dans du citron et du piment. Mais quel dommage….

Un bâtiment fait en France par Eiffel et remonté ici.

L’église la CONCORDIA

L’église de Santo Domingo, de style baroque mexicain, dont la chapelle principale, la Capilla del Rosario élaboré en plâtre et en onyx recouvert de feuilles d’or 22 carats.

L’extérieur de la chapelle est assez ordinaire

l’église est en travaux

Mais l’intérieur est impressionnant. La nef principale :

et la chapelle, considérée en son temps, comme la 8ème merveilles du monde. Tout est d’or. On est ébloui en arrivant tant la décoration, les peintures murales et autres objets religieux sont somptueux.

Sur la place, en face

Et maintenant  des églises

Le marché « La Victoria » (diapo)

Et voilà après le déjeuner, je suis allée faire  un tour seule et j’ai laissé mon Bernard au Zocalo, voilà comment je le retrouve

Je vais tout de même le réveiller car nous avons prévu d’aller faire le tour de la ville dans un bus découvert.

Nous visiterons les quartiers que nous avons déjà vus, mais vu d’en haut, ce n’est pas mal et nous irons jusqu’au téléphérique. La vue n’est pas vilaine mais malheureusement nous n’avons qu’aperçu le volcan qui surplombe la ville, le temps est couvert ou peut être s’agit-il de la pollution.

Un très vieux pont

L’entrée d’un des 2 forts de la ville

Un hôpital pour femmes :

(toutes ne sont pas restaurées)

 

Le lendemain, nous partons à 15km de PUEBLA, la petite ville de CHOLULA est une escale intéressante, connue pour sa grande pyramide construite par les Olmèques 300 ans avant notre ère. En volume, celle-ci est beaucoup plus importante que Khéops en Égypte. A son sommet, les conquérants espagnols ont construit une église (autre temps, autre dieu), de style baroque .

Cholula est une des villes les plus anciennes du Mexique encore habitées. Nous passerons l’après-midi à nous promener, c’est dimanche, il y a la fête sur le Zocalo et il y a de l’animation.

Un marchand de glaces : on n’ose pas en prendre, pas de congélateurs mais de la glace sous la marmite en acier.

A côté du Zocalo, il y a 3 églises côte à côte

On va prendre un pot, et je vais gouter au fameux « café rompope », c’est une  liqueur mexicaine préparée à partir de jaune d’œufs, vanille, cannelle, amande moulue, lait, sucre et alcool. La tradition considère ce produit comme issu des couvents de la région de Puebla.

C’est délicieux on dirait du Baileys dans du café.

DIMANCHE

Hier soir nous avons fait laver notre voiture et nous avons demandé si nous pouvions rester dormir dans leur cour. Il n’y a pas eu de problème mais en partant on nous a tout de même demandé 150 pesos.

Nous n’avons rien fait de la journée, à part un peu de bricolage.

LUNDI

Voilà que nous avons encore envie de changer nos plans. Nous décidons de rentrer en juillet jusqu’en octobre et non plus à Noël comme c’était notre intention. Nous avons une autorisation pour notre voiture seulement pour 6 mois et il faut qu’elle quitte le territoire le 29 septembre.

Nous allons donc passer notre journée à courir à divers endroits :

  • la Banjercito qui nous dit d’aller à la douane
  • la douane qui nous dit d’aller à l’immigration (ce que l’on fait sachant que c’est impossible qu’ils s’occupent de notre voiture)
  • l’immigration qui nous dit de retourner à la douane.

Et l’on y retourne, on tombe sur quelqu’un d’autre qui nous fait une photocopie de nos papiers et nous demande de revenir à 14 h le lendemain.

On va donc rester sur PUEBLA, on en profite pour aller voir 2 églises indiennes à 10 kms de la ville.

SAN FRANCISCO ACATEPEC, éclatante de couleurs, entièrement recouverte d’azulejos, on dirait de la porcelaine. Elle est fermée, malheureusement nous ne pourrons pas voir l’intérieur.

3 Kms plus loin SANTA MARIA TONANTZINTLA

L’extérieur assez sobre par rapport à la précédente, mais l’intérieur, aucun vide, des centaines d’angelots, des volutes dorées, des colonnes tiennent compagnie à la Vierge, c’est pire que la Chapelle de Puebla. Comme la chapelle à Puebla, on reste sans voix de voir tant de merveilles.

Il est interdit de prendre des photos, mais je vais en prendre 3 discrètement

Nous continuons encore 10 kms, en traversant beaucoup de briqueteries artisanales, et ensuite des vergers.

Un four original

Toujours des églises colorées

Nous allons jusqu’à HUEJOTZINGO où nous bivouaquons sur la place du village qui est très animée jusqu’à 21 heures.

De la rue à côté et derrière l’église sur la place, on voit au loin le volcan IZTACCIHUATI, enneigé.

L’intérieur est quelconque mais il y a toujours des statues impressionnantes derrière une « vitrine » et des personnes devant qui prient, et cela dans toutes les églises.

Sur le sol dans la rue, il y a des plaques comme celle-ci mais avec des années différentes

La spécialité de la ville : les fruits au sirop, et le cidre rosé (dû à l’ajout d’un peu de vin rouge), on n’a pas gouté, mais on a fait une provision de fruits au sirop ainsi que de confiture d’ananas, pêches, poires et mangues (40 ct le pot).

Les bocaux multicolores ne manquent pas de charme :

MARDI

Nous sommes venus ici pour visiter le couvent de SAN MIGUEL. On dirait un château fort avec ses murs crénelés.

Aujourd’hui on ne peut pas rentrer à l’intérieur de l’église, elle risque de s’effondrer depuis le séisme de septembre, il y a une grande tente devant dans le parc du couvent pour faire la messe.

En rentrant dans le vaste atrium, sur les 4 côtés des « Capillas Posas » (chapelles du reposoir) gardent les coins.

L’entrée du couvent avec de beaux piliers ouvragés et le cloître planté d’orangers.

Sous les voutes, on peut encore voir des fresques noires et blanches

Le réfectoire des franciscains

En bout la cuisine

Dans ce couloir les cellules pour les moines

le lit

De l’étage on peut voir l’intérieur de l’église à travers des barreaux

Le tremblement de terre de l’an passé a fait vraiment beaucoup de dégâts dans plusieurs régions.

En haut on verse de l’eau que l’on récupère au robinet pour se laver dans ces magnifiques récipients scellés dans la pierre

On va ensuite dans la salle de « Profundis »

Les peintures murales d’origine sont noires et blanches. Sur la porte les Douze (los frailes): Il s’agit de 12 religieux triés sur le volet qui furent isolés pendant plusieurs semaines dans un couvent d’Extramadure en Espagne, en vue d’une préparation intensive, avant d’affronter une terre inconnue peuplée d’indiens certainement hostiles. Les 12 premiers apôtres débarquèrent à VERACRUZ en mai 1524 et fondèrent les premiers couvents. Ils furent très efficaces et commencèrent à baptiser à tour de bras : à peine 10 ans plus tard, on comptait déjà 5 millions de nouveaux chrétiens.

Et là encore un lavabo, je ne sais pas si c’était pour se laver les pieds comme le montre la frise, mais il est de toute beauté.

C’était une visite très intéressante.

Dans un coin du couvent, il y a les costumes que des hommes portent pendant certaines fêtes religieuses :

Après cette visite, nous retournons à PUEBLA pour notre permis temporaire. A 14 h, nous sommes à la douane et l’employé d’hier nous demande notre tablette pour nous écrire qu’il a téléphoné à l’administration centrale des douanes et que ce n’est pas possible de  prolonger notre permis, car nous n’avons qu’un pick-up avec un accessoire dessus. Ils ne veulent pas reconnaître que c’est un camping-car, car au Mexique les camping-car ont droit à 10 ans.

On a beau insister et demander éventuellement une suspension pendant notre absence (comme au Costa Rica) mais rien n’est possible. Il faut que notre véhicule quitte le pays le 29 septembre.Ce n’est pas si grave : lorsqu’on sort  et que l’on revient à nouveau, on nous redonne 6 mois.

On quitte la ville pour MEXICO, pas très heureux.

20 kms avant la capitale, devant un péage, on se fait arrêter par la police. Encore 2 flics verreux, nous n’étions vraiment pas habitués à cela. Nous n’avons pas de plaque à l’avant du camper, ils nous demandent nos papiers et veulent voir l’intérieur. Pas de problème, Bernard y va. Ils regardent la plaque d’immatriculation et lui disent que nous n’avons pas le droit de rouler dans l’agglomération de MEXICO le mardi pour les numéros des plaques se terminant par un 7 ou un 8. Alors là, on tombe des nues.

Amende de 4.000 Pesos (180 Euros), j’étais déjà très contrariée, mais là c’est le coup de grâce. Ils nous montrent un livret avec les jours et les numéros de plaques. On leur dit qu’il est hors de question de payer, ils nous proposent 2.000 P. On leur dit qu’on veut aller au poste principal pour discuter avec leur chef, et qu’on va dormir au bord de la route ici puisqu’on ne peut pas conduire (il est aux environs de 18 h). Lorsque Bernard est allé à l’arrière, j’avais eu la bonne idée de tirer les billets de 500 P que j’avais dans le porte-monnaie. Il reste juste 2 fois 200 P et un billet de 50.

Je ne peux même pas parler tellement j’ai les boules. On leur dit que nous n’avons pas d’argent seulement 450 P et qu’il nous les faut pour payer le camping ce soir. Ça s’éternise. Ils restent près de nous. Je leur montre l’argent que j’ai et là ils me disent « il y a une caméra, montez dans la voiture ». On commence à comprendre. Et là carrément « combien pouvez-vous donner  » : 200, il va voir son copain et revient en nous disant d’accord. Je suis folle, mais que faire d’autre. Si encore on pouvait leur dire ce qu’on pense et se défendre, mais on ne parle pas bien.

Avant de partir on leur dit « mais si on se fait arrêter de nouveau plus loin, que fait-on ? On reste ici. » Bien entendu ils nous disent que c’est interdit et nous écrivent sur un papier un code avec des numéros en nous précisant que c’est un laisser passer.

Nous avons encore une trentaine de kilomètres pour rejoindre le camping où nous devons bivouaquer, nous n’entrons pas dans Mexico avec notre véhicule, c’est tout de même une ville de 20 millions d’habitants…

DERNIERE NOUVELLE :

Aujourd’hui, le 25 mai, nous venons de prendre notre décision : nous avons pris des billets d’avion et nous rentrons donc le 8 juin pour repartir le 12 septembre. Nous ne viendrons pas à Noël.

Nous aurons ensuite 15 jours pour remonter aux États Unis. Pour la suite pas de changement (pour l’instant): 2 ou 3 mois pour commencer les parcs au sud , retour au Mexique lorsqu’il va faire froid (ce sera la bonne saison pour  aller en Baja Californie) et on retourne ensuite aux USA pour boucler notre circuit au Canada à l’automne 2019.

Voilà, voilà. Ce sera donc un plaisir de retrouver tout le monde.

A bientôt devant un verre.

 

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