RETOUR A MEXICO ET LES PAPILLONS MONARQUES

DU 17 JANVIER 2019 AU 20 JANVIER 2019

Après avoir effectué quelques miles kilomètres depuis notre repos (bien mérité, car nous ne sommes pas en vacances) à MELAQUE, nous voilà de nouveau installés sur le camping de Teotihuacán pour quelques jours, en attendant d’aller chercher notre amie, Evelyne, qui vient nous rendre une petite visite de presque 3 semaines.

Elle était déjà venue nous rejoindre dans la région de SALTA en ARGENTINE et nos aventures doivent lui convenir puisqu’elle réitère l’expérience.

Une petite information pour ceux qui se sont tracassés pour moi : les antibiotiques pour les yeux ont fait leurs effets. Je ne souffre plus. J’ai dû être piquée sur la paupière et cela m’a créé une forte irritation.

JEUDI 17 JANVIER 2018

Bernard ne voulait pas retourner à Mexico, il va rester au camping, j’ai réservé un hôtel pour 2 nuits derrière le Zocalo (la place centrale), en plein centre historique.

Evelyne arrive ce jeudi à 17 h, je prends un bus et ensuite le métro pour l’aéroport. Notre première soirée sera très très cool, après une dizaine d’heures d’avion, le décalage horaire, elle a vraiment besoin de repos. Nous ferons donc notre premier repas à l’hôtel CATHEDRAL.

Puis nous allons pendant 2 jours faire la visite de MEXICO (à pas de course). 23,3 millions d’habitants. (La plus grande ville du monde est Tokyo avec 37,7 habitants et la 3ème Séoul avec 22,7 millions)

VENDREDI 18 JANVIER

Debout, presque aux aurores, nous n’avons pas de temps à perdre, on prend un taxi qui va nous emmener dans le sud de la ville à COYOACAN, juste à l’heure de l’ouverture du Musée Frida KAHLO. Il y a déjà beaucoup de monde qui attendent pour entrée.

Cette artiste morte en 1954 est encore très populaire au Mexique. Elle a été mariée avec Diego RIVERA, muraliste de renommée internationale. Elle naquit, vécut et mourut dans la « maison bleue » devenue musée.

Cette maison construite par son père, abonde de souvenirs et effets personnels évoquant sa relation parfois difficile avec son mari. (Le voici ci-dessous)

A 6 ans elle contracte une poliomyélite qui lui laisse une atrophie de la jambe droite, puis en 1925, elle fut victime d’un accident de tramway qui lui causa de multiples fractures du dos, de la jambe, de la clavicule, du bassin et des côtes, elle survécut mais au prix d’une souffrance intense. C’est pendant cette convalescence qu’elle commença à peindre.

Elle fit beaucoup d’auto-portrait :

       

Drôle de corset :

Dans le musée on y voit beaucoup de ses vêtements, j’ai particulièrement aimé ses chaussures et je me demande comment on pouvait supporter les corsets.

Sa chambre à coucher

et la cuisine

Je ne vais pas vous mettre tous ses tableaux ils sont trop sombres à cause de la lumière mais en voilà un que j’ai bien aimé.

Après cette visite, nous reprenons un taxi pour aller faire un tour dans le Parc de CHAPULTEPEC. D’une superficie de près de 600 hectares, il abrite le château construit en 1785 ; après l’indépendance il devient l’Académie militaire nationale ; en 1864 l’empereur Maximilien et l’impératrice Carlota en firent leur demeure dès leur arrivée. Il servit ensuite de résidence aux Présidents de la Républiques jusqu’en 1939, date à laquelle il a été transformé en Musée National d’Histoire.

L’entrée du musée en bas de la colline que nous grimpons rapidement pour faire une brève visite

Des fresques au rez de chaussée de Diego RIVERA (puis interdiction de faire des photos)

Le monument aux 6 colonnes en marbre dédié aux 6 Enfants-Héros à l’entrée du parc. En 1847, face à l’assaut de 8.000 soldats américains, les cadets âgés de 13 à 20 ans défendirent leur école et plutôt que de se rendre, le plus jeune se serait enroulé dans le drapeau mexicain avant de se jeter dans le vide.

Il est l’heure de déjeuner, un peu de repos va nous faire du bien, nous avons trouvé sur le guide Michelin un restaurant qui nous paraissait sympa dans un quartier à proximité. Malheureusement arrivées sur place, le restaurant n’existe plus, nous trouvons presque en face une Churesquiria Brésilienne. Buffet de hors d’œuvres et de légumes accompagnant la viande servie comme des kebabs.

On se régale, différents serveurs vont nous proposer différentes sortes de viandes (bœuf, porc, poulet, saucisse).

Après être bien rassasiées, et comme nous sommes juste à côté du Boulevard de la Réforma, une très grande artère, moderne, qui traverse Mexico, on décide de rentrer à pied.

Le monument de l’indépendance :

 

Nous rejoignons le Centre historique, le quartier que j’avais visité il y a quelques mois avec Bernard. (Je ne reprends pas de photos, elles sont dans l’article du mois de juin que j’avais fait sur MEXICO).

Excepté pour déjeuner, nous ne prenons pas de repos. (Bravo Evelyne qui n’a pas trop souffert du décalage horaire).

Nous rentrons à l’hôtel bien fatiguées, après un repas très décevant près du Zocalo dans un restaurant chinois.

La vue de la terrasse de notre hôtel :

SAMEDI

Petit déjeuner à l’hôtel, c’est un buffet ouvert de 7 h à 11 h, où on pourrait y faire notre repas du midi, les Mexicains mangent en plus des viennoiseries, des viandes en sauce, riz, nouilles, un vrai repas complet. Pour nous, cela n’est vraiment pas possible à 8 h du matin, on se contentera de notre thé, café, pain beurre, éventuellement yaourt et fruits.

Nous avons décidé ce matin de visiter le centre historique mais avant nous prenons un taxi pour aller faire un tour au marché de LA MERCED qui n’est pas très loin. Le chauffeur nous fait remarquer que ce n’est pas un endroit pour nous, mais comme il est indiqué sur notre Lonely Planet comme pittoresque,  nous décidons tout de même de nous y aventurer. Effectivement, il n’y a pas beaucoup d’étrangers, nous faisons attention à notre sac mais nous ne nous sentons pas en insécurité.

Nous n’y resterons pas trop longtemps et reprenons un taxi pour revenir sur le Zocalo.

Pour tous ceux qui ne savent pas ce qu’est un zocalo, sachez que c’est la place principale d’une ville et le lieu de rassemblement de beaucoup de citoyens qui viennent s’y rencontrer, marcher ou tout simplement flâner en s’asseyant sur un de ses nombreux bancs disséminés tout autour. Un gazebo, habituellement imposant, règne en maître en plein centre.

A Mexico, c’est un peu particulier, pas de bancs, pas de gazebo, pas d’arbres, juste une immense place, il parait que c’est l’une des plus grande du monde (mais comme dit Bernard : le papier ne refuse pas l’encre et dans toutes les villes il y a toujours « le plus beau, le plus grand, le plus … quelque chose). En tout cas, elle fait 220 m sur 240 et elle est magnifique, bordée par la cathédrale, le Palais National, le Temple Mayor et les bureaux administratifs de la ville.

Et il y a toujours de l’animation autour de la cathédrale :

Déjeuner mexicain sur la terrasse dans un des nombreux restaurants d’où les photos de la place ont été prises.

On retourne ensuite à l’hôtel pour récupérer nos bagages, taxi jusqu’à la station du bus qui nous emmène au camping où nous rejoignons Bernard qui nous a attendu sagement, en compagnie de français : Véronique et Hernani, restaurateur près de Saint Raphael, qui viennent passer l’hiver en Amérique du Nord et Centrale, avant de reprendre leur activité saisonnière.

(Je crois que Bernard n’a jamais fait de repas dans le camper, en tout cas il n’a pas fait de courses et il n’y avait rien dans le frigo avant mon départ.)

DIMANCHE

A 10 h nous sommes d’attaque pour la visite du site archéologique de TEOTIHUCAN. Bernard nous dépose au Sud et nous allons remonter les 4 kms jusqu’à la pyramide de la Lune pour le retrouver dans le camper à l’heure du déjeuner.

Il y a beaucoup de monde, la température est agréable. Pas de photos, le site n’a pas changé depuis le mois de mai dernier.

Juste c’est 2 là, nous sommes dimanche et pour repartir juste après notre repas, il y a foule, et la circulation est intense :

Il faut qu’on arrive à passer entre les 2 voitures (celles de droite sont en stationnement et les autres roulent en double file)

Direction la Réserve des Papillons Monarques.

Nous y arriverons le soir et stationnerons sur le parking de la réserve EL ROSARIO. Mais juste avant d’y arriver, dans le village d’ Angangueo, il a fallu prendre une descente et notre chauffeur n’a pas très bien évalué la pente, il faut dire que 2 femmes à ses côtés peuvent le perturber un peu. Il n’a pas beaucoup joué avec le frein moteur.

Les freins ont tellement chauffé, qu’ils étaient devenus inexistants. Il a réussi à s’arrêter au trottoir et une épaisse fumée est apparue au niveau de la roue avant gauche. Evelyne est vite descendue pensant que la voiture allait brûler. Il a fallu attendre qu’ils refroidissent pour repartir tranquillement.

Le lendemain nous avons trouvé un garage pour changer les plaquettes, qui n’étaient pourtant pas usées. Le garagiste nous a dit qu’il y avait un défaut sur celle de l’avant.

LUNDI

Avez-vous entendu parler du mystère de la migration des papillons monarques, qui descendent chaque année des Grands Lacs du Canada de fin octobre à fin mars pour hiberner et se reproduire au chaud dans les forêts d’altitude du Mexique ?

Ce qui est surprenant c’est que la durée moyenne de vie de ces papillons est de 9 mois (au lieu de 24 jours pour un autre papillon) et l’on se demande alors comment la nouvelle génération retrouve la route du Michoacan l’année suivante…

Même si on n’a pas encore la réponse à cette question, le spectacle est surprenant : lorsque le soleil est là et que la chaleur monte vers 11 h, les papillons monarques, regroupés par milliers en grappes sur les arbres, s’envolent et forment alors des tapis colorés sur le sol.
Plusieurs sanctuaires permettent de les observer près du village d’Agangueo à l’extrême Est de l’état du Michoacan : El Rosario, le plus touristique car le plus facile d’accès (c’est donc là que nous irons), La Sierra Chincua ou le Cerro Pelon qui est le secteur le plus récent et le mieux préservé.

Ce  papillon effectue sa migration annuelle par un impressionnant voyage de plus de 4,000 km à la recherche d’un climat doux et favorable à son hibernation et à se reproduiradans le nord du Mexique. Leur progéniture fera de même quelque part aux États-Unis.

C’est la troisième génération qui atteindra le Canada et qui s’y reproduira pendant l’été.
Les papillons vivent entre 4 et 5 semaines, mais la « génération Mathusalem » est une génération particulière de Monarques qui peuvent vivre entre 7 et 8 mois pour accomplir leur cycle migration-hibernation-reproduction-retour.

Pendant plusieurs années, on croyait que le Monarque passait les mois d’hiver sous des climats tropicaux et sous-tropicaux mais la question qui se posait était : OÙ ? Cela demeura un mystère jusqu’en 1975  lorsqu’un zoologiste canadien trouva le lieu de leur résidence d’hiver. À la surprise de plusieurs, c’était dans un climat plutôt froid, parmi les vertes forêts, à une altitude moyenne de plus de 3,200 mètres, dans les majestueuses montagnes de la Sierra Madre occidentale au Mexique.

Le Monarque ne vole que durant le jour, n’utilisant ses heures nocturnes qu’à se nourrir. Il vole à une vitesse moyenne de 22 km à l’heure, à une hauteur pouvant aller jusqu’à 50 mètres au-dessus de plaines et jusqu’à 9 mètres au-dessus des montagnes. Mais la chose la plus surprenante est que pas un seul de ces 20 millions de papillons ne complètera le voyage aller-retour puisque cet insecte ne vit que quelques mois. Donc, ceux qui arrivent au Sanctuaire sont les descendants de ceux qui l’ont quitté le printemps précédent.

Comment alors ces papillons arrivent-ils à retrouver leur chemin de retour au Mexique sur une si longue distance alors qu’ils n’ont jamais effectué ce trajet auparavant ?

Le Monarque se nourrit d’une plante appelée «langue de vache» qui est poison pour les autres espèces dont les oiseaux qui sont les prédateurs de ces papillons. Une fois le Monarque avalé, le cœur de l’oiseau se met à accélérer causant ainsi sa mort.

Durant la saison des amours, le mâle, suite à son long voyage, utilise ses dernières réserves d’énergie pour s’accoupler et finalement mourir peu de temps après. Les femelles déposent leurs œufs dans la plante alcaloïde que les autres papillons nourrissent. Environ 10 jours plus tard, les chenilles tout à fait formées émergent, s’attachent à une branche d’où elles tissent leur cocon soyeux pour compléter leur «chrysalide» et ainsi devenir de magnifiques papillons.

Depuis le temps que j’en entendais parler, j’avais donc hâte de voir ces fameux Monarques dans leur habitat naturel. Mais la récompense sera ardemment gagnée. Après une petite randonnée d’une trentaine de  minutes à cheval, c’est à pied qu’on continue par un petit sentier bien aménagé.

 

Accompagné d’un guide-volontaire surgi de nulle part, nous savourons notre victoire sur la fatigue pour voir apparaître nos premiers papillons Monarques.

Puis, ce sera des centaines, puis des milliers et des dizaines de milliers,  volant, virevoltant de plus belle dans une immense valse royale absolument indescriptible à raconter.

Mais voilà vraiment le spectacle. Ne croyez surtout pas qu’il s’agisse ici de branches d’arbres ordinaires.

Ce que vous voyez sur cette photo, ce sont des centaines de milliers de papillons monarques qui se sont amassés en véritables «grappes» pour devenir une branche d’arbre.

Le spectacle et la vision qui s’offre à nous sont proprement stupéfiants : certains arbres se couvrent de papillons pour ne plus être qu’une masse frémissante dont on ne distingue que quelques fragments d’écorce.

On marche presque dessus :

Ils viennent se poser sur nous :

Un mâle et 2 femelles en dessous :

En avril, les papillons Monarques du Sanctuaire Mariposa de El Rosario entreprendront alors leur migration vers le Nord, mettant ainsi fin à leur cycle de vie.

Cette année ils sont arrivées le 17 novembre.

Les petits restaurants sur le parking où nous sommes stationnés :

C’est juste superbe !  On passera une bonne heure à les observer et à les photographier dans tous les sens avant de redescendre, moi à pied, pour profiter au maximum du spectacle et Bernard et Evelyne avec le cheval.

Nous pensions qu’il y aurait beaucoup de monde, mais nous étions pour ainsi dire seuls toute la matinée. Nous n’avons pas dû rencontrer plus de 10 personnes. L’entrée du parc ne coute que 50 pesos, le guide est gratuit juste un pourboire et le cheval 200 pesos (à peine 10 E).

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