LA COTE NORD DE LA CALIFORNIE

 

DU 13 MAI 2019 AU 17 MAI 2019

Nous effectuons la remontée de SAN FRANCISCO jusqu’à l’Etat de l’OREGON, par la Highway 1 et 101

LUNDI 13 MAI 2019

De l’autre côté du Golden Gate Bridge, dans la baie, la petite ville de SAUSALITO est loin de la frénésie de San Francisco.

On se balade la ville, pendant 2 heures,  dans la rue principale, (des boutiques et des galeries très chères) sur le  port et la marina, où nous découvrons ce vieux voilier qui est magnifique, il est comme neuf, pourtant construit en 1929.

Le quartier le plus connu de SAUSALITO est sans aucun doute celui des Houseboats, environ 400 maisons flottantes alignées et toutes différentes. Ancien quartier des artistes, hippies, marginaux des années 70, le lieu est aujourd’hui l’un des coins les plus prisés de la ville, avec une originalité sans pareille, et bénéficiant du calme de la baie.

Chaque maison à son caractère, certaines sont très modernes et bien rénovées, d’autres faites de bric et de broc, et certaines semblent venir d’une autre planète.

Le lieu est désert, beaucoup de pontons sont privatisés pour les résidents.

Nous ne faisons pas l’est de la baie, nous remontons par la route côtière (la 1)  et traversons d’abord le Mont Tamalpais, c’est d’ici que nous avons la plus belle vue de la baie.

On longe une belle lagune poissonneuse, isolée de l’océan par un cordon littoral, et on va de l’autre côté pour rejoindre BOLINAS.

Cette petite ville de 1600 habitants est connue pour être un repaire d’anciens hippies, l’un des plus mythique de Californie et l’un des seuls à être resté quasiment «en l’état». Les hippies ont découvert ce village de pêcheurs au début des années 1970, alors qu’ils venaient y nettoyer une marée noire.

Elle est uniquement accessible par des routes non marquées : on ne peut voir aucun panneau de signalisation le long de la State Route 1 qui indiquerait la direction vers cette ville. Ces panneaux auraient été démoli par les résidents locaux. Leur maxime «Pour vivre heureux, vivons cachés»

Je suis rentrée à l’épicerie, dommage je n’ai pas osé faire de photos, mais c’était vraiment un magasin du temps des pêcheurs, bucherons et chercheurs d’or désabusés.

Nous prenons une route dans le village qui nous emmène à une dizaine de kilomètres plus loin, à l’entrée sud du parc nationale POINT REYES . On stationne au bord de la route avec vue sur la mer, il fallait demander un permis au Visitor Center mais nous ne l’avons pas trouvé. Personne ne viendra nous déloger. Nous sommes seuls.

Sur toutes la côte ouest des USA, les bivouacs se font rares pour les aventuriers nonchalants. Les campings disponibles, très couteux, semblent s’adresser à des vacanciers permanents ou à des résidents californiens qui vivent à l’année dans leur véhicule.

MARDI 14 MAI

Demi tour on revient sur nos pas à BOLINAS

Arrêt à POINT REYES, à une dizaine de kilomètres. Encore un village typique

Un vrai saloon, juste une personne à la caisse et je n’ai pas osé lui demander si je pouvais prendre une photo.

On va s’arrêter au bord de la route dans un tout petit port pour déjeuner

Le long des routes nous voyons souvent un panneau nous indiquant « turnout », il s’agit d’une voie courte de dégagement, qui est aménagée régulièrement sur les routes tortueuses pour permette aux véhicules lents de laisser passer les plus rapides. Le turnout est obligatoire dès que plus de 5 véhicules nous suivent. Ce système permet de fluidifier la circulation et évite de nombres énervements au volant de certains conducteurs plus rapides. Les américains ne roulent jamais lentement mais toujours à la vitesse maximale autorisée.

En continuant vers le nord, on arrive à Bogeda bay, un endroit très beau, dans une baie presque fermée. C’est là que Hitchcock a tourné « Les oiseaux », il ne reste plus que l’ancienne école et l’église, les autres lieux ont tout à fait changé.

Après Point Arena, on prend une petite route pour bivouaquer encore dans un coin isolé près du phare de Flumeville. La couleur du ciel varie allègrement entre le gris et le bleu, mais plutôt le gris.

Vous voyez sur la bande de sable à gauche de la photo ?

Encore une colonie de lions de mer lézardant sur la plage. Ces énormes tas de graisse se prélassent au soleil sous nos yeux. Quel dommage, il y a trop de vent et il fait froid, sinon nous sortions nos fauteuils pour les regarder, car il y a des petits qui s’amusent dans l’eau.

La côte est magnifique. A droite :

 à gauche de notre camper

et à nos pieds

Il n’y a pas eu de soleil de la journée, mais nous aurons une belle vue le soir.

MERCREDI 15 MAI

On pense qu’il a plu cette nuit… nous n’avons pourtant entendu que le bruit des vagues

On opère un demi-tour et au bout de la route, nous n’avions pas vu, la veille, ces rochers

Et maintenant nous aurons de la pluie tous les jours, et une côte déchiquetée  toujours aussi belle

La route ne peut pas être plus près du Pacifique qu’ici, sur la célèbre highway 1. Le conducteur ne peut se permettre aucune distraction et doit résister à la contemplation du paysage et de ses détails, heureusement je suis là pour les photos.

L’embouchure d’une rivière

et l’arrivée à MENDOCINO sous la pluie

Nous ferons la visite de la ville en voiture.

Des réservoirs d’eau ancien ont été réaménagés.

On ne descendra de la voiture que pour aller voir la mer

A FORT BRAGG, nous allons jusqu’à Glass Beach. Cette plage s’avance sur les lieux d’un ancien dépotoir. Le verre, matériau lourd, déposé au fond, s’est fait polir avec le temps et tapisse maintenant la plage. Encore une fois, la pluie et le vent vont nous empêcher de faire le petit circuit qui nous permettait d’aller voir cette formation de plus près.

(photo prise sur internet)

Le long de la côte, de petites villes chics alternent avec des parcs d’Etats. Le style architectural des demeures perchées sur les récifs et avec vu sur l’océan n’est certainement pas dénué de personnalité.

A partir de maintenant et jusqu’à EUREKA, la route 1 et la route 101 ne suivent plus la côte et restent à l’intérieur des terres. Nous allons rentrer dans la région de HUMBOLDT COUNTY, pays des redwoods. Encore des sequoias mais différents de ceux du SEQUOIA NATIONAL PARK que nous avons fait il y a quelques jours.

Il y en a deux espèces qui sont proches des conifères. Le « Redwood » se distingue par son tronc élancé et long, de couleur brun sombre, alors que le « séquoia géant » a un tronc épais et de couleur rouge-brun brillant. Le Redwood est l’arbre le plus haut du monde, et pousse sur la côte Pacifique, le séquoia géant est le plus « volumineux »  et s’épanouit dans la Sierra Nevada. Ils peuvent vivre tous les deux des milliers d’années.

Ces arbres sont tellement grands, que leurs branches les plus basses sont supers hautes. Ce qui leur permet de résister à de petits feux de forêt. L’écorce épaisse protège le cœur de l’arbre, et le feu ne peut pas toucher les branches vitales à l’arbre. Du coup, ces arbres vivent plus longtemps que d’autres espèces. De même, les incendies sont vitaux pour les séquoias, car ils font un petit ménage dans la forêt. Ils leur permettent donc de s’étendre, et même se nourrir des cendres des autres arbres au passage.

Le nom du parc HUMBOLDT REDWOODS STATE PARK fait référence à la couleur de l’écorce des séquoias. Beaucoup d’entre eux sont plus hauts qu’un immeuble de 30 étages, ils peuvent ainsi dépasser les 110 mètres. Quant à leur diamètre, si le record est établi à 7 mètres, la majorité tourne autour de 4 à 6 mètres. Les sequoias de ce parc californien vivent en moyenne 500 à 700 ans et il n’est pas rare que certains aillent au-delà de 1 000 ans.

Récemment, un spécimen de 2 200 ans a même été découvert.  En termes de volume de bois produit, sachez qu’un seul arbre peut suffire à construire 18 maisons de 3 pièces. Bref, ce sont vraiment des arbres hors du commun.

Il faut tout de même que nous sortions du camper, cape et chaussures de marche, nous voilà partis. Le parc est encore fermé, il n’est pas 9 h. La petite route à l’intérieur également, mais elle ne faisait qu’une boucle de quelques mètres, juste pour permettre aux voitures de passer sous un séquoia. Nous ferons le tour à pied, il y a un petit passage, à côté de la barrière.

2 maisons faites dans des troncs d’arbres.

L’arbre où une voiture peut passer (mais pas nous) et vu le très mauvais état de la route, je me demande si c’est encore possible aujourd’hui.

En 20 minutes, le tour est fait.

Nous sommes sur l’Avenue des Géants, c’est une route scénique à proximité de la route 101, qui traverse le Humboldt Redwoods State Park. Les arbres qui bordent cette route de 56 kilomètres sont gigantesques. Il est donc possible de profiter du spectacle et en prendre plein la vue.  L’idéal étant bien sûr de s’arrêter le long de la route pour se promener entre les immenses fougères qui poussent dans cette forêt unique.

On va prendre un chemin qui descend jusqu’à Willians Grove, et faire une courte randonnée.

Et comme vous voyez il pleut toujours. Bernard va rester à l’abri. Il faut passer un pont que je ne trouve pas pour aller de l’autre côté. Il y a juste un autre véhicule à côté de nous, et les 3 personnes vont passer sur cet arbre pour la traverser. Je ne vais donc pas m’y risquer et rester aux alentours.

Après un arrêt au Visitor Center où l’on nous dit qu’il ne faut pas faire, avec notre camper, la MATTOLE Road en entier. Nous suivrons leur conseil et n’irons qu’à un beau point de vue après le camping.

Sur le chemin on visite la Rockefeller forêts.

En 1921, des habitants voyant que le dernier coin de Redwoods allait être coupé, se sont opposés violemment aux bûcherons défendus par la police. Des émeutes ont fait boule de neige pour la protection du dernier cinq pour cent de ces géants. Une Ligue de Protection a été créé. Rockefeller a donné 2 millions de dollars et le Président Roosevelt a pris position en disant que des arbres qui avaient vécu en même temps que les pharaons ne pouvaient pas devenir des planches. Il a officialisé en 1936 la protection nationale aux arpents de forêts rachetés.

Ce sentier traverse une étendue de séquoias qui ont grandi le long d’un ruisseau. C’est ici que ce trouve le « Giant Tree » d’une circonférence de 16 m, mais comme il n’y a pas de panneau pour l’indiquer, je ne sais pas lequel c’est.

FOUNDERS’GROVE. C’est une boucle d’une heure, il pleut un peu moins. Je verrais cet arbre de 105 m de haut, vieux de 1400 ans.

c

Le « Dyerville Geant » qui était considéré comme le plus haut et le plus ancien du monde avant sa chute en 1991 : 1.600 ans pour 113 m de haut. Aujourd’hui ce tronc gigantesque s’étend de tout son long parmi la végétation des sous-bois.

D’après mon GPS, c’est celui-là

Dans cette forêt, il y en a énormément par terre, c’est ce qui en fait son charme

(le rouge en haut, c’est mon parapluie)

et des souches également

Est-ce l’humeur du jour, je trouve ce parc de toute beauté. La présence des arbres, le silence (il n’y a vraiment pas beaucoup de monde) et l’odeur particulière (l’humidité) de la forêt créent une ambiance totalement apaisante. C’est celui que j’ai préféré des 3 parcs de Sequoias.

Malheureusement je ne vais pas faire d’autres balades, il tombe vraiment trop d’eau et Bernard s’impatiente.

A la sortie de l’Allée des Géants, nous bifurquons pour aller visiter la petite ville de FERNDALE, une merveille pour ses maisons victoriennes.

Voilà un diaporama bien garni de maisons

Une boucherie

Quelques devantures de magasins, tout est vieillot partout

(pour la collection de grenouilles de Marianick)

La banque

Le cimetière avec de nombreux rhododendrons

Sur la même pierre tombale, la même famille depuis 1882

Les habitants  font perdurer les traditions héritées de leurs ancêtres arrivés à la fin du 18e siècle d’Europe.

On traverse EUREKA pour faire des courses et l’on va jusqu’à TRINIDAD

AVI nous a dit qu’il fallait manger du poisson fumé ici. Pas de chance nous trouvons juste un hangar où il est indiqué qu’ils en vendent, mais c’est fermé et nous ne voyons personne dans les rues, il est 18 h.

Les rues sont toutes petites, pentues,  bordées de petites maisons, nous ne trouverons pas de place où stationner pour dormir. Après la visite en bas du port, nous reprenons la highway car 2 ou 3 kilomètres plus loin, il y a une aire de service sur l’autoroute, c’est une première pour nous. Et ce n’est pas mal, nous sommes en retrait de la route et il y a de l’eau.

VENDREDI 17 MAI 2019

Ce matin, on se prélasse sur l’aire de repos, nous avons bien dormi. Sur le site on sait que nous allons pouvoir faire le plein d’eau et vidanger, alors on n’hésite pas, une bonne douche sans économie, c’est le luxe. Le soleil a fait une légère apparition, mais il ne fait pas chaud, nous avons remis du chauffage ce matin, il faisait 11° à l’intérieur.

Cependant, à côté de nous 4 voitures de sans-abris, ils dorment dans leur voiture. Il est interdit dans les villes de dormir dans un camping-car, mais également dans sa voiture, on pense qu’ils sont venus  ici puisque c’est autorisé, il y a des toilettes et de l’eau, mais pas de douches. Il a fait froid, je ne sais pas comment ils peuvent faire. C’est ça l’Amérique de belles maisons victoriennes et énormément de sans-abris.

Après Trinidad, nous entrons dans un nouveau parc : le REDWOOD NATIONAL STATE PARKS. Encore des arbres géants.

Lorsque la coupe de bois a débuté en 1850, environ 810.000 hectares d’ancienne forêt de Redwoods étaient présents sur la côte Californienne. Aujourd’hui, seulement 5% de cette forêt persiste encore.

L’histoire de la région est intrinsèquement liée à ces arbres magnifiques et à l’industrie du bois qui en a découlé.

On commence par une randonnée d’une heure, facile : LADY BIRD JOHNSON GROVE

Le camper est bien minuscule

Pas beaucoup de fleurs, mais beaucoup de fougères, elles sont tellement entrelacées qu’elles ont formé une cabane

Nous aurions aimé prendre une petite route, la Davison Road qui longe la mer dans le Parc pour aller au FERN CANYON, malheureusement les R.V. n’ont pas le droit d’y passer, il en est de même pour la Howland Hill Road dans le nord. De plus, Bernard ne veut plus se risquer sur les chemins, surtout avec la pluie qui tombe actuellement et il en a assez de voir des arbres et de conduire dans la pénombre (je pense qu’il pense à son panneau solaire qui ne fonctionne pas). Moi j’aime, mais je ne vais pas insister pour nous écarter de la route principale, et comme la pluie s’est remise à tomber, plus de randonnées.

A un moment nous sommes arrêtés, il y a un accident, les policiers ont mis sur le milieu de la chaussée des feux, des fusées éclairantes pour délimiter la zone (nous on met une borne jaune)

Nous atteignons Crescent City qui sera la dernière ville que nous ferons avant d’entrée dans l’Oregon. En 1964, un tsunami dévastateur a touché cette ville, suite à un tremblement de terre ayant eu lieu en Alaska.

Nous allons jusqu’au phare accessible uniquement à marée basse et qui devient une île à marée haute.


Que de rochers partout sur cette côte ! Il fait vraiment froid et venteux. Nous continuons le long de la mer en voiture.

Nous n’osons même pas chercher un endroit au bord de l’eau pour bivouaquer, nous irons sur le parking de Home Depot, puisque le Walmart nous est interdit comme d’ailleurs depuis LOS ANGELES.

Demain nous quitterons la Californie pour rentrer dans l’OREGON.

 

Ne regardez pas la suite, mon copain Jean voulait une image insolite, et bien voilà :

une statue dans les rues de SEATTLE où nous sommes ce jour.

Si vous désirez en savoir plus, un peu de suspens, je vous donnerai des explications sur l’article prochain.

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