LA PENINSULE DE KENAI

DU 6 JUILLET AU 14 JUILLET 2019 

Nous venons donc de quitter nos amis et prenons la GLEN Highway qui va nous emmener à ANCHORAGE.

En Alaska l’essence ne coûte pas très cher, le diesel vaut moins de 3 dollars le galon,  soit 80 centimes le litre.

C’est toujours avec émerveillement que nous découvrons des glaciers et les montagnes enneigées tout au long de notre chemin. D’abord au col Eureka, le glacier Nelchina. C’est ici que nous nous arrêtons pour la nuit.

Nous prenons une petite route vers le lac Knob. Comme nous sommes samedi, il y des familles installées au bord de la route dans leur gros camping-car, des enfants, dont des très jeunes (5/6 ans) s’amusent à faire du quad sur la piste.

Encore des photos prises à minuit.

Je dois préciser que maintenant je peux sortir aisément du camping car nous laissons l’escalier dehors, ici il n’y a pas de voleurs. Nous avons trouvé un système avec René pour le laisser derrière le camper lorsque nous roulons.

       

DIMANCHE 7 JUILLET

Cette boîte aux lettres est assez originale, ils doivent avoir beaucoup de courrier pour qu’elle soit si grande. Nous n’avons encore jamais vu de facteur.

Quelques kilomètres après notre bivouac, nous découvrons le superbe spectacle des sommets des Chugach et du glacier MATANUSKA dont la moraine terminale s’étend sur environ 6 km. Il mesure 43 km de long. Il est magnifique.

Il est encore différent des autres, on a l’impression qu’il va s’allonger indéfiniment

Nous voulons aller le voir de plus près.

On prend donc la toute petite route qui nous y emmène et après le pont, comme nous sommes sur une route privée, le chemin est fermé, aussi bien pour les piétons que pour les voitures. Il y a une petite boutique et on va se renseigner, il faut payer 50 dollars, nous n’irons pas, on le voit très bien d’ici et comme nous n’irons pas marcher dessus, on trouve que cela ne vaut pas la peine

Par contre en revenant sur la route principale, quelques kilomètres plus loin il y a un endroit public d’où l’on peut faire une petite randonnée en le surplombant (de loin), nous irons.

En approchant d’Anchorage, nous sommes  dans la vallée luxuriante la plus riche de l’Alaska. On y cultive des légumes énormes ; cela est dû à la longueur de la journée d’été et à la douceur du climat. Un chou moyen fait 21 kilos. Notre chou français passe ici pour un chou Bruxelles.

Quelques records :

. un chou 44 kg

. un céleri 11 kg

. un champignon 11 kg

. une demi citrouille 88 kg

. une courge 136 kg

. la hauteur des tournesols peut atteindre 5,10 m

Nous n’en voyons pas, les fermes sont en retrait de la route, par contre on voit quelques vaches.

Comme il fait beau, nous décidons de ne pas visiter ANCHORAGE aujourd’hui et de partir directement dans la péninsule de KENAI, après avoir fait le plein de provisions au supermarché.

On prend la Route 1. Nous longeons un bras de mer, le temps est couvert. Il y a ici de très fortes marées qui causent un phénomène de mascaret lorsque la mer est basse. Il ne faut pas s’y aventurer, la vase et les sables mouvants risquent de nous jouer de bien mauvais tours.

En sens inverse les voitures roulent au pas, jusqu’à notre destination pour le soir : GIRDWOOD, la station de sports d’hiver à une heure à peine d’Anchorage. Aujourd’hui il y a une fête, les stands commencent à fermer à notre arrivée vers 18 h.

C’est le week-end. Les Alaskains sont nombreux à camper, pêcher, chasser et marcher pour profiter des belles journées avant la venue de l’hiver.

Un camping-car à côté du nôtre :

LUNDI

Sur les conseils de René et Joël, il y a une randonnée de 2 heures à faire. Bernard va me déposer en haut de la CROW CREEK MINE et je descendrai par le Winner Creek. C’est une belle balade à travers la forêt, presque toujours en descente. Un vrai régal pour moi, le chemin est bien tracé.

Il y a une rivière à traverser et pas de pont, il faut prendre une nacelle que l’on actionne manuellement en tirant sur le câble. Une chance il y a 2 jeunes hommes qui attendent pour traverser. En bonne Normande, je dis « holala », aussitôt il y en a un qui me propose de prendre sa place et de monter avec l’autre. Je ne sais pas comment j’aurais pu faire seule.

La rivière en dessous

Je ne croise pas grand monde sauf ½h avant l’arrivée, là où il y a un petit circuit de ski de fond qui est aménagé pour la rando l’été.

J’aurais mis moins de 2 h pour rejoindre mon Bernard qui m’attend bien sagement sur le parking du départ d’un téléphérique, près de l’hôtel Alyeska.

On déjeune sur le parking, puis on reprend la route. Il y a très peu de circulation aujourd’hui. Direction HOMER, c’est le village que l’on rejoint en voiture le plus au sud de la péninsule.

Nous sommes au sud de l’Alaska, dans la Péninsule de KENAI. Nous voulons visiter les 3 principaux villages de pêcheurs vivant de la présence de dizaines de millions de saumons et de flétans : HOMER, SEWARD et WHITTIER.

Il y a eu de grands feux de forêt il y a une semaine, des brasiers existent toujours et sur une cinquantaine de kilomètres on va respirer la fumée.

C’est désolant. Les forêts sont immenses, les accès sont limités et à part la protection des lieux habités et des voies de communication, on laisse brûler. La régénération fera le reste et dans une vingtaine d’années, la forêt sera reconstituée, peut être avec d’autres essences.

Là on ne sait pas pourquoi ils arrosent

Nous allons dormir dans la ville de KENAI, établie sur une falaise, d’où la vue sur la baie est magnifique (la mer est basse).

Cette partie de la ville conserve encore quelques bâtisses rappelant la présence Russe dans la péninsule. Les Russes venaient faire des échanges de fourrures dans la région à la fin des années 1700.

L’église construite en 1894

A côté la petite chapelle St Nicolas (1906) en travaux

les maisons juste autour :

Un peu plus loin :

mais il est trop tard, il est fermé

Sinon dans le village les maisons ne sont pas d’un grand luxe.

On descend sur un grand parking (vide) au bord de l’eau.

MARDI

On quitte la ville en longeant la mer, mais par la petite route de Kalifornsky et comme d’habitude nous n’avons pas accès aux plages. De toute façon, il n’y a rien et personne sur les plages, on ne se baigne jamais en ALASKA.

En principe nous devrions voir des orques et des bélougas, mais rien à l’horizon. On devrait également voir des volcans situés de l’autre côté, nous sommes toujours dans une baie.

Lorsqu’on s’arrête aux différents points de vue, il y a souvent des petites fleurs, par contre la mer, c’est la mer (comme dit Bernard), elle se confond avec le ciel.

A Anchor Point, qui constitue le point le plus à l’ouest de l’Alaska mais aussi des Amériques, nous prenons une petite route qui nous emmène sur la plage.

En quelques minutes le brouillard se lève.

Les oiseaux se régalent avec les restes des flétans

La mise à l’eau des bateaux est ici bien particulière. Cet engin va chercher les bateaux dès qu’ils arrivent et les montent sur la terre ferme, cela va très vite.

On voudrait bien acheter du poisson, mais toujours rien à vendre nulle part.

Et on arrive enfin au terminus :  il ne fait pas très chaud et le temps est couvert.

(l’halibut est un flétan) Homer est le centre mondial de la pêche à l’halibut, un poisson qui peut atteindre des tailles incroyables.

Il ne fait pas très chaud car il y a beaucoup de vent et le temps est couvert. Nous allons directement sur le SPIT, une langue de terre qui s’avance résolument dans la baie sur 8 km. Le port en occupe le centre.

Des boutiques, restaurants, tours opérateurs dans des maisons en bois sur pilotis s’alignent de chaque côté de l’unique route.

Nous essayons d’acheter du poisson, il y a pourtant du saumon frais, mais non ils ne veulent le vendre que congelé.  La loi impose 3 semaines au congélateur, sanitaire oblige. Nous n’en achèterons donc pas (le crabe 40 $ les 450 gr et le saumon ou le flétan à peine moins cher).

Sur la plage, nous on a mis nos anoraks.

Voilà un bar original, en forme de vieux phare en bois, l’intérieur est tapissé en billets de banque

Sur le port, encore un gars qui épluche du poisson, c’est du flétan et il est énorme

(le soleil me gêne)

Tous les jours les pêcheurs viennent à la pesée, en voilà un de 310 livres.

Le record : Saumon 97 livres et flétan 459 livres

(un étal pour éplucher le poisson à la disposition de tout le monde)

Et nous voilà arrivés au bout de la route

Après cette promenade nous allons sur le haut de la colline,  où nous espérons dormir. Le temps s’est légèrement découvert et la vue est magique : la baie Kachemak, qui signifierait baie fumante, à cause de la brume qui s’élève souvent en été. Elle est bordée de montagnes couvertes de glaciers.

Entre la verdure et la montagne : des nuages.

Les fireweed, ces fleurs mauves que l’on voit partout, s’appellent ainsi en anglais car il s’agit des premières plantes qui poussent après un incendie de forêt, en français : épilobe

On bivouaquera ce soir au bord de cette route

cela pourrait être pire, comme vue.

MERCREDI 10 JUILLET

Le lendemain matin, nous n’y voyons plus rien

On va dans la ville haute qui n’a rien de bien intéressant.

On remonte par la même route, nous n’avons pas le choix il n’y en a qu’une pour rejoindre Anchorage.

A CLAM GUULCH, sur la plage (d’après mon guide et le nom de la ville) on peut ramasser des clams et des couteaux.

Bien sur nous ne trouvons aucune trace de ces coquillages, mas les aigles se régalent de carcasses de poissons

Le visitor center de Soldotna se trouve au bord de la Kenai River où des pêcheurs viennent taquiner le saumon. Une passerelle en bois permet aux curieux de les observer. Les pêcheurs ont les bottes dans l’eau.

On peut voir un saumon naturalisé

Nous allons dormir sur le parking de Fred Meyer (supermarché)

JEUDI

Arrêt près de COOPER LANDING sur la rivière Kenai pour visiter le Kenaitze Footprints Heritage. Le site comporte des panneaux d’information sur une promenade en bois qui  donnent aux visiteurs un aperçu des coutumes et de la culture traditionnelles des Dena’ina de la tribu indienne Kenaitze (sans grand intérêt si on ne comprend pas l’anglais)

Des groseilles sauvages :

On quitte la route n° 1 pour rejoindre SEWARD, nous nous arrêtons un peu avant, vers le glacier EXIT au bord d’un petit lac pour la nuit. On a de l’espace !

Mais avant nous allons faire la randonnée au glacier. Bernard m’accompagne au démarrage, mais lorsqu’il faut grimper il fait demi-tour.

On peut voir la régression du volcan depuis 1815, les panneaux indiquant le recul de la glace font froid dans le dos. Tout semble s’accélérer et à ce rythme, dans 20 ans, il n’y a plus de glacier.

Je me suis trompée, au lieu d’aller au pied du glacier en longeant la rivière ce  qui aurait été reposant, j’ai pris la montée pour le voir d’en haut. Je m’arrête au premier point de vue, après une heure de montée. Pas de regret, il est splendide.

VENDREDI

La site de la ville doit être beau, mais nous ne le saurons pas, on distingue à peine les montagnes qui l’entourent.

Nous prenons la piste qui longe la baie jusqu’à LOWELL

A l’extrémité de la route, un bateau de touristes rentre de la mer, tous les poissons vont être pendus :

un coup de jet d’eau et les voilà propres

Ensuite je ne sais pas ce qu’ils en font, est-ce que les pêcheurs repartent avec ?

Nous allons faire un tour dans la vieille ville, les maisons ont encore un cachet bien particulier

2 pêcheurs nettoient leurs poissons sur des étals qui sont près du port. C’est bien pratique et bien aménagé

Les épluchures sont jetées directement face à eux et sont récupérées dans des caisses (pas dans la mer)

J’ai vu 2 fois, 2 mouettes qui sont venus piquer un filet entier pendant que le pêcheur se retournait pour prendre un poisson dans la caisse.

Au parking nous avons dû payer, pas évident comme système, on a attendu que quelqu’un vienne pour faire comme lui. C’est simple on met les 5 $ dans la fente correspondant à notre emplacement. Il fallait juste savoir que notre place était numérotée.

Avant de terminer la Péninsule de KENAI, il nous reste encore une ville à visiter : WHITTIER.

On retourne sur la Rte 1 que l’on quitte pour rejoindre cette petite ville encore en cul de sac.

Arrêt au glacier EXPLORER

Un autre à côté

On va dormir juste à proximité

Il y a à coté de nous un pêcheur, lorsque je me couche il est encore là, mais nous n’avons pas vu de poisson mordre.

Heureusement que je n’ai pas attendu un saumon, j’en avais acheté un morceau (congelé) et je l’ai préparé dans la saumure.

Le matin au réveil nous sommes entourés de camping-car

On reprend la route, mais le temps est couvert.

On s’arrête sur ce pont, car en dessus, d’ici un mois, des milliers de saumons vont venir frayer, aucun pour l’instant.

Voilà très longtemps que nous n’avions pas vu de train. Il y en a un qui part de Fairbanks et qui va jusqu’à Whittier. De 1914 à 1985, la ligne était destinée à ouvrir le territoire alaskien au développement économique et à accélérer l’exploitation de minerais.

Jusqu’en 2000, on n’accédait à Whittier que par ferry ou par train. Si on voulait venir en voiture, il fallait la mettre sur le train pendant 19 km. On se sert maintenant d’un tunnel ferroviaire qui a été ouvert à la circulation, il est à sens unique et le trafic doit donc s’alterner toutes les ½ heures. On roule sur les rails.

Wittier est un village industriel sans grand intérêt perdu au fond d’un fjord et qui vient à peine d’élargir ses contacts avec la terre ferme.

La ville est curieuse : lors de la seconde guerre mondiale, l’armée qui construisit la voie ferrée, éleva pour son personnel 2 grandes tours qui hébergeaient jusqu’en 1960, environ 1200 personnes. Aujourd’hui la ville compte 300 habitants et n’occupe plus qu’un des 2 bâtiments.

On va continuer après cette horreur, jusqu’au terminus de la route. Des troués dans les nuages nous laissent entrevoir la montagne qui l’entoure.

Je pense que cela doit être beau sous le soleil !

On rentre avec quelques arrêts au bord de la péninsule. Des gens cueillent des framboises jaunes, ils descendent sur les falaises en risquant de tomber à l’eau.

Ici on est responsable de ses actes, il n’y a aucun garde-fou nulle part. Si on ne veut pas, par exemple, mettre ses enfants à l’école, pas de problème. Il y a beaucoup plus de liberté aux Etats Unis qu’en France.

et on repart en s’arrêtant tout de même à la sortie sur un petit parking avec la vue d’un autre glacier

On reprend le tunnel et on stoppe juste à côté, pour aller à « Portage Valley »

C’est une bande étroite entre des montagnes couvertes de glaciers. Le Visitor Center, construit à l’endroit où le glacier Portage arrivait jusqu’en 1911, se trouve maintenant au bord de son lac et le glacier n’est plus visible, caché derrière un pan de montagne. Pour le voir, il faut y aller en bateau. Nous n’y allons pas.

Par contre, pas très loin, en marchant pendant une heure, on peut s’approcher du Glacier Byron, en longeant la rivière qui en découle. Je vais donc y aller, en cueillant quelques framboises jaunes en chemin.

Je croise, pour la première fois, quelqu’un qui a un pistolet à la ceinture.

Belle ballade sur du plat.

Nous voulions nous arrêter au même endroit que la veille, mais l’endroit est plein de gros camping car. Nous trouvons un peu plus loin une petite entrée de l’autre côté de la route, il y a juste un camping-car qui bloque l’entrée de la rivière, mais à côté nous pouvons stationner.

Nous avons maintenant fait toute la Péninsule de KENAI et allons rejoindre ANCHORAGE

 

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5 réponses à LA PENINSULE DE KENAI

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