LE SUD DE LA RN40 ET LE SUD DU CHILI

Du  29 décembre 2015  au 12 janvier 2016

Après la CARRETERA AUSTRAL nous allons faire une partie de la RN40 en ARGENTINE, revenir au CHILI pour faire le Parc de TORES DEL PAINE et ensuite rejoindre la TERRE DE FEU

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La RN 40, route également mythique, mais c’est rouler de longues heures sur des pistes sans rencontrer âme qui vive. C’est tracer une ligne infinie jusqu’à l’horizon en dépassant de rares pneus plantés sur le bord des clôtures qui signalent la présente d’une lointaine estancia. C’est calculer le plein d’essence et d’eau et prévoir où passer la nuit. Mais c’est l’inattendu, le coin de paradis au bout du chemin caillouteux, le volcan enneigé surgissant au détour du virage.

Une surprise nous attend : Il y a un mois nous échangions dans les banques 1 E pour 10 Peso argentin (environ). Un nouveau président vient d’être élu et il a voulu qu’il n’y ait plus de « Blue » dans les rues où nous échangions 1 E pour 14 ou 15 P. Maintenant le Peso vaut 1,40 dans les banques. Nous n’avons donc plus à changer notre argent dans les rues, et nous pouvons le prendre directement au distributeur, comme nous le faisons dans les autres pays d’Amérique du Sud.

Un petit mot sur l’Argentine et également sur le Chili : ce sont 2 pays très propres, il n’y a pas de papiers qui traînent dans les rues, il y a des poubelles partout même dans les coins reculés, comme sur la route australe , par exemple pour rentrer voir le glacier PERITO MORENO on nous donne à l’entrée un petit sac pour mettre nos déchets. Ils respectent la nature. Les gens conduisent correctement.

Quant à nous, tout va très bien, nous nous sommes bien habitués à la vie dans le Camper, nous nous couchons à 9 h du soir pour nous réveiller vers 7 h 30. La nuit tombe vers 10 h 30 et à 5 h il fait jour (peut être avant mais nous dormons). Bien que nous ayons lu le contraire sur des blogs, nous dormons toujours au calme. Nous ne sommes plus allés dans un camping depuis plus d’un mois, on se met, si nous sommes en ville, dans une rue qui nous paraît tranquille, ou alors n’importe où dans la campagne. Nous donnons notre linge dans les laveries et nous trouvons de l’eau lorsque nous faisons le plein d’essence (en principe). Nous n’avons plus de problème pour recharger le gaz. Conclusion : tout va pour le mieux et pour l’instant nous ne pensons pas à rentrer.

Revenons à notre périple :

Nous venons de quitter le CHILI.

Paysages entre les deux frontières

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Nous passons la douane encore une fois sans encombre, le douanier argentin est venu dans le camper, a ouvert le frigo et a vu : une salade, un chou rouge et des saucisses. Il n’a rien dit. Nous sommes dans un poste frontalier très petit : LE PASSO RABLADO. Il n’y a personne, la barrière est fermée avec un cadenas et il l’ouvre pour notre passage. Il a même fallu aller derrière le bâtiment au Chili pour trouver le douanier, la porte étant fermée.

Voici la douane

Nous allons coucher 1 km plus loin, sur un endroit signalé sur ma tablette dans l’application IOVERLANDER, c’est juste un petit coin plat au bord de la piste, très, très venteux. Mais le soleil est là.

Mercredi 30 décembre

Encore quelques kms de piste avec beaucoup d’animaux : guanacos, flamands roses, espèces de canards, condors et des oiseaux.

Nous allons enfin rejoindre la RN 40 asphaltée, nous commençons à en avoir assez de la piste, surtout pour Bernard, il faut être très attentif à la route, aux moindres cailloux.

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Maintenant après les magnifiques paysages que nous avions, c’est la ligne droite, la steppe et des troupeaux de guanacos avec leurs petits.

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Un nandou

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Nous arriverons en fin de journée à GOBERNADOR GREGORES , car il faut absolument que nous trouvions de quoi se ravitailler. Les frigos avaient été vidés à cause du passage à la frontière.

Monuments à l’entrée du village

Poubelle extérieure

Jeudi 31 décembre

Nous aurons encore droit encore à 100 kms de piste après la ville, car ils continuent les travaux pour finir d’asphalter la N40 (pas trop vilaine à rouler).

Nous arrivons à TRES LAGOS vers midi et là nous avons décidé d’aller réveillonner et de rester 1 ou 2 jours dans l’Estancia « Les Condors » sur le lac St Martin qui n’est autre que le lac O’Higgins au Chili (et oui nous ne sommes qu’à quelques kms de Villa O’Higgins mais il n’y avait pas de passage pour les voitures). Nous avons dû faire plus de 500 Km de détour.

Cette Estancia et le lac sont à l’écart des circuits touristiques, mais des Chiliens avaient conseillé à Bernard et Anita d’y aller car le lac était un vrai joyau et nous aurions pû voir un endroit où les condors font leurs nids.

J’ai dit « aurions » et oui, car 50 kms avant d’arriver (il y en avait 128 depuis la RN40) la Land Rover fait un bruit et un voyant s’allume, Bernard regarde dans le livret « faire appel de suite à un dépanneur », nos 2 Bernard sous le véhicule cherchent la panne, un peu d’huile par terre, semble-t-il.

Que doit on faire ? Et voilà qu’une voiture passe, il s’agit du propriétaire de notre Estancia. Nous lui disons que nous voulions aller chez lui, il va jusqu’à nous indiquer le menu du réveillon : un mouton est en train de griller et comme l’hôtel est complet, il nous accepte sans problème si nous dormons dans notre véhicule (c’est ce que nous voulions)

Lui aussi se met sous le véhicule et malheureusement, nous conseille de faire demi-tour, nous craignons à une fuite d’huile du pont avant. Nous repartons donc pour TRES LAGOS à petite vitesse. Bien sur dans ce bourg un 31 décembre à 18 h il n’y a pas de garagiste, ni de restaurant.

(Photos prises par Anita lorsqu’ils y sont retournés après réparation de leur panne)

Nous trouvons une place et allons réveillonner avec ce que nous avons. Avi nous avait donné une boite de fois gras et Anita a fait des conserves de couscous, plus une boîte de macédoine de fruits et nous voilà partis à réveillonner encore dans le LAND ROVER (nous ne pouvons pas manger à 4 dans notre camper bien qu’il soit plus grand mais la disposition des sièges ne le permet pas).

Vendredi 1er janvier 2016

Bonne soirée, et bonne nuit, nous entendrons des pétards à minuit. Puis le calme.

Le matin, recherche à nouveau de la panne. Bernard pense à une panne de turbo. Et il s’avèrera que c’est la durite d’admission qui a éclaté. Ils partiront donc directement à EL CALAFATE, à 40 à l’heure sur 180 Kms pour trouver un garagiste, et nous nous irons à EL CHALTEN, comme prévu.

Nous sommes dans le sud de l’Argentine pour découvrir l’un des trek le plus connu au monde : le sendero du Fitz Roy

Le sentier se trouve dans le petit village bien sympathique nommé : El Chalten.
A partir de ce village, il est possible de réaliser plusieurs treks

Le plus connu :

Les paysages avec les montagnes et les glaciers sont impressionnants. Après le repas à EL CHALTEN (où il a une quantité de jeunes avec sac à dos), nous allons faire une randonnée pour aller au pied du glacier Huemul, à travers une forêt de lengas (c’est le cyprès de Patagonie) pour aboutir après un raidillon au pied du glacier qui tombe dans un lac émeraude.

J’hésite un peu à traverser :

Paysages entre El Chalten et le lago Desierto

 

Dimanche 3 janvier.

Il a l’air de faire moins froid et surtout moins de vent que la veille. Après le petit déjeuner, je vais partir (seule) faire une randonnée, à 9 h 30 pour rentrer l’après midi à 16 h 30. Je vais au pied du CERRO TORRE, (3.102m )

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C’est, avec le FITZ ROY qui n’est pas très loin, la montagne la plus inaccessible pour un alpiniste et la plus ardue, en raison des difficultés techniques que présentent des parois verticales de plusieurs centaines de mètres, mais aussi des conditions météorologiques éprouvantes. Aujourd’hui encore, rares sont les cordées victorieuses du Cerro Torre.

Mais moi, je vais partir faire mes 18 kms, sans essayer de le grimper, et pas mécontente du tout, j’ai mis une heure de plus que ce qui était prévu sur les guides et oui, j’en perds.

Le matin pas trop de monde, mais l’après-midi, j’ai croisé beaucoup de monde.

Lundi 4 janvier

Après une bonne nuit, un peu de courbatures dans les cuisses, nous reprenons la route pour EL CALAFATE où nous devons le soir retrouver nos compagnons.

C’est une ville faite pour les touristes, que des magasins de sport, de souvenirs et des restaurants.

Nous irons le soir manger dans un buffet où tout est à volonté: les entrées et surtout les viandes grillées, bœuf, poulet, saucisses, moutons cuisent à l’intérieur du resto.

 Le lendemain, promenade dans la ville, nous avons bivouaqué près de la lagune, avec pleins d’oiseaux et des flamands roses.

Puis le soir, nous nous approcherons du glacier PERITO MORENO et dormirons dans la nature à quelques kms de l’entrée du parc.

Mercredi 5 janvier

Le PERITO MORENO, glacier de 50 mètres de haut, 5 kms de large sur 35 kms de long, 150 à 170 m de profondeur, aux reflets bleutés, hérissé de pics, c’est le seul glacier qui progresse. Des passerelles d’observation sont aménagées sur 1,50 km où nous nous promenerons toute la journée, sans nous lasser.

Vendredi 7 janvier

Après une journée de repos à EL CALAFATE, nous prenons la route du Parc National TORRES DEL PAINE

Mais avant d’y arriver, il nous faut retraverser la frontière car ce parc se situe au Chili. Nous décidons donc de prendre, encore une fois, un tout petit poste : Cancha Carrera en Argentine et quelques kms plus loin Cerro Castillo.

Cette fois c’est encore mieux, la douanière chilienne ne va même pas monter dans le camper, elle vient jusqu’au véhicule me demande d’ouvrir le frigo et de lui montrer ce qu’il y a dedans, je montre 3 pommes de terre, elle me dit « non je les prends » je lui réponds « elles sont cuites » « pas de problèmes, c’est autorisé » (je pense qu’elle a eu peur de monter les marches). Mais attention nos amis sont passés ici en fin de journée : ils ont eu droit au chien renifleur à l’intérieur et autour de leur voiture, et un douanier pas très facile, mais ils n’avaient rien.

Photos prises le long de la route

Nous arrivons à l’entrée du parc de TORRES DEL PAINE par la Porteria Sarmiento, l’approche est merveilleuse, il fait un magnifique soleil

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Ce parc est classé par l’Unesco depuis 1978, réserve mondiale de biosphère. Il est considéré comme l’un des plus beaux espaces sauvages du Chili. Il s’agit de 181 000 hectares de steppes, forêts, montagnes, lacs et glaciers avec une très riche faune et une très riche flore, malgré 2 tragiques incendies provoqués par des randonneurs l’un en 2005 qui a détruit 10 % du parc pour avoir utilisé un réchaud par grand vent, et un autre en 2011 qui a détruit 16 200 hectares de forêts.

Voilà le résultat de ces incendies

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Son parc est très connu pour ses pics rocheux:  ces emblématiques tours granitiques qui culminent à 2800 mètres. Il abrite des nadous, des guanacos, des condors des Andes, des flamants et beaucoup d’autres espèces.

Il attire des randonneurs du monde entier.

Quant à nous, nous allons nous installer sur le parking du refugio Las Torres, pour être d’attaque le lendemain matin de bonne heure.

Samedi 9 janvier

Je vais donc partir, seule, à 8 h. Il fait beau. Mais la marche n’est pas si facile, la première heure et demie on monte, puis ¼ d’heure de descente, pour arriver au premier campement Chiloneo . Il y a pas loin d’une quarantaine de tentes, dans la forêt et le long de la rivière.

Il y a 15 ans, nous n’étions que 5/6 tentes et surtout pas d’endroit pour s’abriter comme aujourd’hui.

La vue de la haut est splendide

Ensuite encore 1 h 30 en forêt, plus facile car les montées et les descentes alternent, on arrive on campement TORRES, je suis encore dans les temps, mais cela ne va pas durer

« Autrefois » il n’y avait pas de passerelles, il fallait enjamber des cailloux

je vais  mettre 1 h 30 à crapahuter sur de gros blocs de roche pour arriver au pied des tours près d’un petit lac, c’est magnifique. Je connaissais mais je voulais y retourner.

Un peu avant d’arriver au campement Torres, la pluie s’est mise à tomber, j’ai dû remettre l’anorak et le temps s’est couvert. J’arrive au lac, les pics sont malheureusement noyés dans les nuages. Il y a beaucoup de monde. Jusqu’au 1er campement je n’ai pas vu grand monde mais après cela n’arrêtait pas, sur le chemin on ne peut passer qu’à une personne à la fois, il faut donc laisser passer ou remercier ceux qui nous laisse passer.

2 photos datant de 2001

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Je ne vais pas rester trop longtemps en haut car j’ai mis 5 h et il faut revenir et il y a de plus en plus de monde, il est 13 h lorsque je redescend, le temps est couvert jusqu’au refuge Chiloneo ensuite il fait soleil mais il y a de temps en temps des bourrasques violentes.

Je vais rentrer à 17 h et j’ai marché vite, surtout dans la descente à l’arrivée car nous avons rendez-vous à l’entrée du parc avec Bernard et Anita , qui eux étaient repartis à l’estancia où nous devions réveillonner.

Nous bivouaquerons à l’entrée du parc (SARMIENTO) en plein vent. Nous n’avons pas très bien dormi.

Dimanche 10 janvier

Toujours dans le parc. Nous allons voir le Lago Gray

Pour moi, c’est un pèlerinage. En Février 2001 , avec Audrey et 3 copains, nous avions fait le grand circuit du Parc. Cela a changé depuis, il y a des routes (ou plutôt des pistes), les voitures peuvent s’approcher de beaucoup de sites. Il y a des campement (parfois sommaires) pour poser sa tente et se mettre à l’abri (payants) et où l’on peut trouver un peu de nourriture, il y a même des camps de base avec restaurant, des ponts ont été posés sur les rivières et il est recommandé de prendre un guide.

Pour ce circuit que nous avions fait en 9 jours avec la tente et les provisions, nous étions en autonomie complète, avec de la nourriture lyophilisée, notre tente, réchaud… notre sac à dos que nous ne quittions pas pesait 16 kgs en début du trek. Nous avons enjambé des arbres, dévalé des pentes raides avec de la boue (voire sur les fesses), marché sur des troncs d’arbres pour passer des rivières et utilisé des échelles pour monter certains raidillons et tout cela avec une température aux alentours de 5° – 10°, du vent violent, de la pluie. Le col (1200m) était sous la neige, et oui, nous sommes vraiment au sud de l’hémisphère Sud.

Nous circulons encore un peu dans le Parc.

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Puis nous prenons la direction de Puerto Natales, nous bivouaquerons dans la ville, un petit tour et le lendemain il pleut, nous n’y resterons pas.

Nous partons donc pour PUNTA ARENAS

Il pleut mais surtout il y a du vent, Bernard va devoir conduire très très prudemment, 250 kms de ligne droite entre les deux villes, de jolis forêts d’arbres bien penchés et des lichens.

En entrant dans la ville nous voyons un garage Ford, nous venons d’effectuer 10.000 Kms une petite révision ne fera pas de mal au véhicule. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin.

On va faire un petit tour dans la zone franche qui est juste à côté, mais rien d’intéressant.

Nous allons dormir dans une rue perpendiculaire à la mer devant une petit église pendant 2 nuits.

Le lendemain après la révision du camper, la visite du cimetière s’impose, il est l’un « des plus fascinants d’Amérique du Sud », principalement pour ses mausolées extravagants

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Nous irons également à une cinquantaine de kms vers le point le plus au sud du continent.

Quelques bateaux échoués à la sortie de la ville.

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Des ports de pêche où les bateaux sont sur la terre, la mer peut être tellement démontée qu’ils ne peuvent rester sur l’eau

et de pauvres habitations des pêcheurs

Monument célébrant le « soi-disant » centre géographique du Chili. Il s’agirait du point central entre Arica sur la frontière du Pérou et le Pôle Sud

La baie de Puerto Hambre (port famine)

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PROCHAINE ETAPE : TERRE DE FEU

(avez-vous remarqué que Bernard a coupé sa barbe)

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