De DAWSON CITY à WATSON LAKE

DU 22 JUILLET AU 29 JUILLET 2019

Nous voilà de retour à DAWSON CITY sur le parking du Visitor Center en fin d’après-midi.

La photo a été prise au moment du départ, car aujourd’hui il fait un temps superbe.

Il y a déjà deux camping-car français, un du Cantal et le deuxième du Lot, plus Audrey et Michaël, 2 jeunes qui sont un peu plus loin. On va bavarder jusqu’à ce que Bernard crie famine, il est 10 h passée.

Le lendemain nous avions décidé d’aller laver l’extérieur du camper, hier soir nous n’avions pas eu le temps, mais avant Bernard doit remettre son pneu. Problème il ne peut encore pas le sortir de son habitacle.

Un brave homme qui passait par là lui propose de l’aider. Il saute sur l’occasion. C’est un ancien garagiste canadien, il va réussir avec beaucoup de mal. Il nous faut absolument changer le système.

Nous ne le remettrons pas à son emplacement mais derrière nous sur le siège arrière et nous essaierons de trouver un nouveau câble dans la prochaine ville.

Ensuite bavardages entre français, toute la matinée, avec un peu d’internet au Visitor Center.

Nous réussirons finalement l’après-midi à aller nettoyer notre véhicule et faire 3 lessives.

Le soir apéro de 18h à 20h

Pas le temps de dîner nous partons au spectacle de French Cancan qui se trouve dans un petit casino.

Problème à l’entrée, nous n’avions pas réagi qu’un enfant ne peut pas rentrer dans un casino. Lucile se met à pleurer. Tout le personnel est catastrophé à l’entrée.

On leur propose de rester à l’extérieur d’où l’on peut voir la scène. Quelques minutes après, la chorégraphe arrive et emmène la maman et la petite directement dans les coulisses. Souvenirs inoubliables pour Lucile et même pour Claire. Une danseuse lui a même donné sa jarretière.

Quant à nous, installés au premier rang, nous assisterons à un spectacle qui n’a rien à envier aux Folies Bergères (en plus court et un peu moins de danseuses…)

La musique qui rythme les danses de ces demoiselles, les Canadiens vêtus de chapeaux de cow-boys et le décor de la salle de spectacle nous transportent à cette époque épique.

Mon chéri tout heureux d’être si bien entouré

La chorégraphe ira chercher les danseuses pour faire une photo avec le papa qui lui était resté dans la salle.

Pour moi la soirée ne va pas se terminer. Pour 10 € l’entrée, nous avons droit d’assister aux 3 spectacles (qui sont différents) et même de revenir les jours suivants. Je vais donc aller à celui de 10h . Audrey et Michael vont venir également, ils me raccompagnent ensuite, car je n’irai pas à celui de minuit qui est un peu plus osé. Non, ce n’est pas la raison, il va être trop tard, et je vais laisser les jeunes entre jeunes.

MERCREDI

À 9h15 y a une visite guidée en français de la ville, nous nous y retrouvons tous.

Blabla sur l’historique de la ville ce qui est toujours intéressant.

On visite trois vieux édifices.

La banque

Notre guide avec Bernard qui tient un lingot d’or, comme Claire sur l’image précédente.

La poste

Les boites postales de l’époque

Le théâtre

 

l’entrée avec son poêle

les balcons

en sortant Léo nous offre un verre !

Un saloon

Lorsqu’il a été restauré, le guide nous a dit qu’ils avaient retrouvés de la poudre d’or au pied du bar. Il était courant de payer sa consommation avec l’or trouvé aux alentours.

La Police Montée faisait régner en ville une discipline de fer, et ceux qui enfreignaient la loi étaient expulsés sur le champ.

Une petite salle à l’abri des regards indiscrets.

Tous ces monuments ne sont ouverts au public qu’en visite guidée de la ville. C’était très instructif, mais nous avions un peu de mal à suivre tout le discours du guide avec son accent canadien.

Dawson City est une petite ville qui a connu son heure de gloire lorsqu’on trouva de l’or dans le Klondike en 1896. Sa population atteint alors 40 000 habitants avant de tomber à 5 000 trois ans plus tard, après un terrible incendie qui ravagea totalement la ville composée essentiellement de maisons de bois.

Très rapidement, l’or devint beaucoup plus rare mais les conditions climatiques étant toujours aussi dures, elles n’incitaient guère les gens venus du monde entier à s’installer définitivement dans cette bourgade perdue au milieu de nulle part.

La fièvre de l’or est encore présente dans l’air, quelques prospecteurs en vivent encore mais en comparaison des 656 millions de dollars extraits en 1898, leur production est négligeable.

Une visite à pieds des quelques rues de la ville nous permet d’apprécier son ambiance conviviale et francophone

A l’époque de la ruée vers l’or, DAWSON marqua pour des milliers d’aventuriers, l’ultime étape d’une folle épopée, à cette époque, on trouvait de tout dans la ville : vins et mets les plus fins, dernières toilettes de Paris…, mais à des prix exorbitants.

La plupart des chercheurs dépensaient leurs quelques pépites dans les bars mal fréquentés de la ville et seuls les vendeurs de matériel de recherche faisaient fortune.

Une maison close tenue par une française

A cause du pergélisol, voilà ce que devient une maison si elle est construite directement à même le sol.

La fonte de ce pergélisol (il fait très souvent – 40° l’hiver et +20 à +30 l’été) entraîne une instabilité du sol qui se traduit par des routes bosselées ou des maisons qui s’enfoncent. Ce permafrost explique également que l’on ne voit aucune culture.

Après le déjeuner, nos amis vont nous quitter. Ils partent pour la route de Dempster que nous avons faite la veille. Claire, Léo et Lucie ne vont pas dépasser le parc de TOMBSTONE, les autres je ne sais pas, on leur a dit ce que nous en pensions. On espère tous se revoir.

A peine sont-ils partis que voilà deux autres camping-car français qui arrivent, dont Régine et Jacky, qui s’étaient abonnés à notre blog. Ils sont de Nantes et sont partis en mai pour 2 ans. Quel plaisir de rencontrer quelqu’un qui nous a lu et de penser que notre blog ait pu leur servir avant leur départ. (à gauche sur la photo)

Et qu’allons nous faire le restant de la journée ? comme hier : un peu d’internet à la bibliothèque et des blablablas jusqu’à 22 h 30 devant un verre. Comme il fait toujours jour, on ne s’imaginait pas qu’il soit si tard lorsque nous nous quittons, encore un repas de sauté.

Nous avons également retrouvé nos deux Canadiens qui avaient fait la même route que nous jusqu’à TUK. Ils ont eu la chance de rencontrer une soixantaine de caribous sur le parcours.

Nous avons croisé, quelques jeunes français qui travaillent ici, été comme hiver, nous avons du mal à imaginez le pays l’hiver avec des températures pouvant atteindre – 50° et plusieurs mois dans la nuit, sans aucune clarté.

Depuis 2 jours vers 16h le temps se couvre, un immense nuage de fumée arrive tout autour de nous, la veille l’horizon était rouge.

Il y a un feu entre Mayo et Keno. Ici, comme en Alaska, on n’éteint pas les feux provoqués par la foudre ; ils assurent la santé des forêts et créent un nouvel habitant pour les animaux (car lorsque la forêt est trop dense, la mousse recouvre la terre et les animaux n’y trouvent plus à manger.)

On a adoré cette ville, très agréable.

JEUDI 25 JUILLET

Ce matin il pleut, cela va faire du bien pour la poussière et surtout pour le feu qui effectivement va être éteint. Nous devions aller jusqu’à KENO, mais nous nous en abstenons.

Nous quittons DAWSON à 13h avec le soleil, après un repos de deux bonnes journées.

La route jusqu’à Whitehorse (540 km) est assez monotone, nous verrons un beau mâle orignal traverser la route.

Les chercheurs d’or ont suivi cette même route pendant la période de la fièvre de l’or du Klondike en 1898,  par bateaux à aubes l’été et en traineaux l’hiver.

La route qui défile au milieu des épinettes et des bouleaux colore de vert sombre les montagnes légèrement enneigées, avant nous avions plutôt un paysage de toundra.

Plusieurs petits îlots rocheux surgissent brusquement au milieu du coude du fleuve qui scindent la rivière Yukon en cinq branches  : Les FIVE FINGER RAPIDS.

Pas le courage de descendre une série de marches qui nous conduirait tout près de la rivière

On quitte la grande route pour trouver ce petit coin tranquille, au bord d’un cours d’eau.

Sur le chemin on croise 4/5 oiseaux, je crois qu’il s’agit d’un oiseau qui ne vole pas

VENDREDI-SAMEDI

Nous ne sommes plus qu’à 100 km de notre prochaine étape : WHITEHORSE.

 

On va stationner comme beaucoup sur le parking d’un supermarché, et nous retrouvons le couple qui était avec nous à DAWSON (Micheline et Guy). On prend rendez-vous pour l’apéro ce soir.

On cherche un réparateur pour notre roue de secours, mais il faut faire venir la pièce, ensuite, chez Ford par exemple, ils ne peuvent pas nous prendre avant le 15 août. On laisse donc tomber.

Dans le Yukon, il manque de personnel. L’état fait tout son possible pour faire venir des jeunes, pour avoir un Visa au Québec. On nous a dit (qu’après avoir déjà travaillé au Canada un certain nombre d’heures) qu’il fallait 2 ans pour avoir le visa, ici en 6 mois on peut l’avoir. On donne une prime journalière pour toutes les personnes qui sont restés l’hiver, un jeune rencontré à DAWSON reçoit 11 € par jour.  Par contre pour se loger, il n’y a pas grand chose donc c’est très cher.

Nous allons manger dans un restaurant le midi : des ribs de porc, en fait on prend souvent cela car en dehors des hamburgers il n’y a pas grand chose.

On discute avec un français assis à la table à côté, il vient de faire DAWSON-WHITEHORSE à pied, 500 km en 10 jours en traversant les forêts, il était seul avec un chariot qu’il trainait pour ses affaires, dont sa tente et de la nourriture lyophilisé. Il a rencontré des animaux mais aucun problème pour lui. Il a aussi maigri de 6 kg et repartait en France dans quelques jours. Il nous a dit qu’il aimait les grands espaces et la nature sauvage.

Également derrière nous, le genre de personne que l’on voit partout.

Visite de la ville, rien de bien spécial. Il pleut.

Nous allons à la passe migratoire qui fut construite en 1959 pour permettre aux saumons de contourner le barrage et d’atteindre les frayères en amont.

Cette échelle à poisson en bois avec ses 366 mètres de long est réputé pour être la plus longue structure de ce genre au monde.

La passe traverse dans un tout petit local, on peut voir les saumons et autres poissons qui passent à travers une vitre.

La différence entre un saumon sauvage et un saumon qui nait dans une écloserie, on leur coupe la toute petite nageoire avant de les mettre à l’eau.

2ème cours sur les saumons (il y en aura un 3ème)

Le Chinnok salmon (ou saumon royal) passe les deux premières années de sa vie en eau douce, puis va se nourrir pendant 3 à 4 ans dans l’océan.
Il pèse en moyenne de 7 à 9 kilos
Il fraie une seule fois vers l’âge de 6 ans puis meurt.

La touladie (ou truite grise) vit 40 ans, pèse entre 18 et 23 kilos passe toute sa vie dans des lacs d’eau douce, retourne toujours au même endroit pour frayer vers l’âge de neuf ou dix ans et fraie tout les deux ou trois ans.

Mus par des facteurs génétiques les saumons royaux adultes quittent la mer de Bering au début de l’été pour remonter le fleuve Yukon, jusqu’aux eaux qui les ont vu naître il y a quelques années. Un trajet de 3200 km. A partir de ce moment ils cessent de manger et puissent dans leurs tissus adipeux l’énergie nécessaire à leur survie durant les 3 mois que durera leur voyage. (en orange sur la carte)

Le périple n’est pas de tout repos, seuls quelques uns d’entre eux atteignent la passe migratoire de Whitehorse. Une fois la passe franchie, ils poursuivront leur route le long du cours supérieur du Yukon jusqu’au cours d’eau où ils sont nés, et où, comme leur parents ils accompliront le rythme sacré de la reproduction et s’éteindront, leur cycle de vie terminé.

Nous retrouvons également Audrey et Michael, on prendra l’apéro tous les 6.

DIMANCHE

En quittant la ville, ce matin nous allons au « Canyon de Miles ».

Juste avant d’y arriver, nous apercevons Audrey et Michael qui ont bivouaqué dans un endroit bien tranquille au bord du fleuve. Ils vont partir à 4 faire une descente de 4 jours sur le fleuve en canoé, ensuite ils vont tous randonner sur le chemin des pionniers, faire la piste Chilkoot, 53 km de Skagway au lac Bennet en 5 jours (très difficile rando).

Canyon Miles, l’eau tumultueuse se faufile au milieu de roches colorées, des deux côtés du pont un sentier longe le fleuve en surplomb des falaises, petite marche idéale avant que la pluie ne tombe.

Ces rapides causèrent la noyade de près de 300 pionniers dans les premiers mois de la ruée vers l’or, jusqu’à ce qu’on les oblige à louer les services d’un pilote. Le fleuve YUKON fut la principale voie de pénétration vers l’intérieur de l’Alaska et de l’Etat Canadien, les trappeurs l’utilisèrent en canoé, puis en bateaux à vapeur (jusqu’en 1950) et d’octobre à mai, comme il était gelé, ils s’y déplaçaient en traineaux à chiens.

Aucun barrage n’a jamais été construit sur le fleuve et seulement un pont le traverse sur la route Dalton, juste au dessus du cercle polaire.

Nous reprenons l’Alaska Highway pendant 450 km environ. Aujourd’hui ce sera une grande journée, nous aurons fait plus de 500 km pour rejoindre la 37.

Journée de route. Et quelle route. La route toujours bordée d’épinettes continue de faire partie du paysage de fond.

Par contre ce midi on aura un endroit charmant, nous avons fait 300 mètres sur un petit chemin de la forêt et nous arrivons au bord d’un lac rempli de canard.

Tout autour de nous il y a plein de champignons, mais ne les connaissant pas je n’ose les cueillir.

Un peu avant WATSON LAKE nous bifurquons, à gauche, pour prendre la Rt 37, nous quittons l’Alaska Highway. Nous sommes maintenant revenus en Colombie-Britannique.

 

 

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2 réponses à De DAWSON CITY à WATSON LAKE

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