DU PARC DENALI A VALDEZ

DU 27 JUIN AU 3 JUILLET 2019

Nous allons maintenant prendre la direction du Sud de l’Alaska.

Se rendre en Alaska sans visiter le Denali National Park est un peu comme se rendre en Normandie sans aller voir le Mont Saint Michel. Nous ferons donc comme tout le monde.

Le parc comprend le sommet le plus élevé de l’Amérique du Nord, le mont McKinley qui doit son nom à l’ancien sénateur William McKinley (6194 mètres). Il s’étend sur 24 585 km², soit la taille de quatre départements français.

En Colombie, nous avions rencontré des voyageurs : Joël et René qui rentraient en France après avoir visités l’Amérique du Sud. Nous les avions revus à Reims en 2017, pour le festival de la photographie animalière à Montier-en-Der et pour la migration des milliers de grues à proximité.

Ils étaient venus avec leur propre véhicule, mais depuis ils ont décidé de s’en séparer et ont racheté au QUEBEC, par l’entremise de FINA et ALAIN, un camper un peu plus gros que le nôtre. Cette année, donc, ils sont repartis directement pour l’ALASKA, nous devions donc nous croiser.

Rendez-vous est pris au Parc DENALI. Nous les retrouvons avec joie pour la visite du parc, et nous resterons 10 jours ensemble, cela nous fera du bien d’avoir un peu de compagnie.

Après les retrouvailles, nous décidons de ce que nous allons faire dès le lendemain

D’abord un petit apéro

En dépit du côté attrape touristes et de l’exagération de l’attrait du Parc DENALI, on se sent comme dans un zoo : les règles, les horaires et les consignes sont nombreuses et on doit payer pour voir les animaux (que nous ne verrons pas beaucoup)

Une route de 150 km est le seul accès à l’intérieur du parc. Seuls les 24 premiers kms sont ouverts aux véhicules des particuliers. Pour s’aventurer plus loin, il faut visiter à l’aide des autobus du parc. Il est assez couteux  mais nous n’avons pas trop le choix.

Nous allons donc au Visitor Center pour voir si nous pouvons trouver 2 places dans un camping. Il y en plusieurs à l’entrée et un éloigné à 50 kms, où il faut rester 3 nuits. C’est celui-ci que nous voulions car on nous donne un laissez-passer pour continuer 25 kilomètres de plus. Malheureusement, toutes les places sont réservées depuis plusieurs mois et il n’y a pas d’annulation pour les jours à venir.

Nous serons donc obligés de ressortir du parc pour dormir.

Nous allons ensuite réserver le bus pour le lendemain matin. Le premier démarre à 7 h, nous prendrons le suivant à 7 h 30. Nous décidons de ne pas aller jusqu’à la fin de la route car il y a  11 heures de bus aller et retour. Nous nous arrêterons au Visitor Center d’Eielson situé à 105 km. Nous mettrons 4 h 30 pour y arriver. Le prix de la navette est tout de même de 42 dollars par personne, une chance nous avions le pass annuel pour l’entrée du parc.

Les plus aguerris peuvent se rendre très loin à l’intérieur du parc et y faire du camping sauvage ou de la randonnée. Tout cela est très bien encadré et supervisé, mais ce n’est plus de notre âge…

Une fois toutes ces formalités faites, on jette un petit coup d’œil aux environs et on ressort pour trouver un endroit pour dormir.

Nous allons à une dizaine de kilomètres et trouvons un endroit bien caché et tranquille à 100 mètres de la route. On rase les arbres pour y pénétrer, sinon il fallait choisir un parking sur la route.

On cherche de l’ombre car il fait vraiment chaud, même pour le repas du soir.

Réveil aux aurores et nous filons prendre le bus  qui nous emmène au cœur du parc jusqu’au Eielson Visitor Center.

Il y a un bus pour chaque destination, et le nôtre est plein, excepté 3 ou 4 places qui sont réservées pour les randonneurs qui seraient descendus d’un bus précédent et que le chauffeur ne doit pas laisser sur la route.

Les conducteurs nous aident en repérant la faune le long de la route et ils peuvent répondre à des questions au sujet du parc et de ses ressources. Notre chauffeur va même nous saouler avec ses explications, il n’a pas arrêté de parler durant tout le voyage. Des aires de repos sont espacés. On peut descendre du bus à tout moment pour explorer les environs et prendre le suivant, mais personne ne va le faire avant notre destination.

On s’arrête à chaque fois qu’un animal sauvage a été repéré, le temps que les passagers prennent la photo réglementaire, ainsi qu’aux principaux points de vue. C’est pas mal organisé.

Première vue du Mont DENALI  au loin, il est impressionnant.

La route est vraiment étroite et le précipice est profond, une chance nous ne croisons personne, mais le soir il y aura foule, les chauffeurs devront faire très attention.

Le col de Polychrome, avec de magnifiques panoramas

La plus grande partie du parc est un paysage de toundra, les hivers y sont très rigoureux.

Voilà au loin notre premier animal

Chose très surprenante, nous le reverrons le soir en rentrant, exactement au même endroit (avec une meilleure luminosité)

Regardez le bien, c’est le seul animal que nous verrons à part ce petit écureuil. Pourtant sur tous les articles que j’ai lus, il n’y a pas une seule personne qui n’ait vu des grizzlis, des loups, des Canigous et des orignaux. La veille en prenant notre billet un bus est arrivé, nous avons demandé à une personne qui en descendait si elle avait vue des animaux, elle nous a répondu qu’elle en avait vus beaucoup.

Et tout à coup après un virage

C’est rare de voir le Denali comme ci-dessus. Vue son altitude de 6.194m, il arrête les nuages et s’en enveloppe. On nous a dit que le Denali pouvait rester invisible pendant un mois. Nous faisons partie des 10% des visiteurs qui ont la chance de le voir intégralement.

Nous continuons de suivre la chaine de l’Alaska et de découvrir toutes ces rivières glaciaires, avec un lit très large et des eaux peu abondantes en été.

Nous arrivons à notre terminus, il est midi. Tout le monde descend.

Des nuages ont fait leur apparition, les touristes qui arriveront maintenant ne verrons plus grand chose du Mont DENALI. Il est à environ 60 km à vol d’oiseau.

Le bus repart dans une heure, presque tout le monde est reparti, mais nous, nous restons on va faire une petite balade dans les alentours et nous en reprendrons un autre plus tard.

Nous rentrons avec un autre bus et le chauffeur ne nous assommera pas avec ses commentaires. La route est très fréquentée par les bus pour le retour, on roule beaucoup plus vite qu’à l’aller mais il faut s’arrêter dès que l’on croise un autre véhicule.

Le chauffeur s’arrête pour nous montrer tout en haut de la montagne des mouflons de Dall, ils se détachent de la grisaille des rochers mais ils sont trop loin pour avoir une belle photo.

On s’arrête également pour le Canigou vu le matin.

Le parc est beau mais on a vu beaucoup plus beau en Alaska.

Magnifique journée tout de même, les paysages sont tout simplement incroyables et la météo était excellente, malheureusement nous n’avons pas vu d’animaux, cela a un peu gâché notre plaisir.

Nous retournons à notre bivouac de la veille.

SAMEDI 29 JUIN 

Nous avons décidé d’aller tous ensemble jusqu’à VALDEZ et pour cela nous prendrons la Denali Highway. Nous ne descendons pas pour l’instant sur ANCHORAGE, mais comme cette route est magnifique (d’après ouï-dire, et les guides), nous prenons la route transversale.

La Denali Highway est une route non pavée qui relie les villes de Cantwell et Paxson (200 km). Elle est peu fréquentée par les visiteurs de passage car les compagnies de location interdisent d’y circuler en raison des risques de bris causés par les cailloux. Cette restriction est à notre avis exagérée mais cela est à notre avantage en cette belle journée. A part les dizaines de camping-car que nous voyons stationnées à différents endroits sur ce parcours, nous sommes pratiquement seuls à arpenter cette traverse magnifique.

Des paysages de cartes postales défilent partout autour de nous, mile après mile. Cette nature sauvage nous enveloppe, sans jamais nous lasser. Nous sommes entourés de glaciers, de rivières, de lacs et de montagnes, nous nous sentons vraiment privilégiés.

Ce petit avion est stationné au bord de la route, comme une voiture, à l’entrée d’un chemin de randonnée. Il faut préciser qu’ici c’est un moyen de location très utilisé, un peu cher toutefois (500 dollars par personne pour survoler le parc Denali par exemple, 1 heure de vol).

On roule lentement en suivant nos amis. Notre premier bivouac surplombe un paysage extraordinaire, le chemin pour y parvenir n’était pas très facile, seuls nous ne l’aurions pas emprunté, mais à 2 c’est différent.

Et voilà la vue, personne aux alentours.

Le repas du soir à l’ombre des campers(saucisses-ratatouille)

Avant d’aller nous coucher, vers minuit, je prends encore des photos

La montagne de l’autre côté

Le soleil se couche mais il fait toujours clair.

DIMANCHE

Un peu de détente après le petit déjeuner. Nous nous sommes réveillés à 9 h 30.

Nous allons suivre René, mais il nous faut prendre de la distance, sinon toute la vue est bouchée par la poussière.

Nous passons la journée à rouler en nous arrêtant de temps en temps pour contempler le paysage

Voilà le seul village rencontré sur 200 kms

Arrêt le soir au bord d’un lac, nous sommes infestés de petites mouches et de moustiques.

LUNDI

Nous reprenons la route pour rejoindre la direction de VALDEZ, mais avant nous allons faire une incursion au Wrangell St.Elias National Park. Ce parc constitue le point de convergence des chaines de montagnes Chugach, Wrangell et St.Elias.

Il s’étend sur 53.000 km2 et forme avec son voisin canadien le parc de Kluane (21.600 km2) un domaine que les guides ont surnommé « Le royaume montagnard d’Amérique du nord », il est inscrit sur la liste du patrimoine de l’humanité. C’est donc le plus grand parc national, il regroupe la plus grande concentration  de sommets au dessus de 4.870 m. Le mont St.Elias, avec ses 5.500 m, est le deuxième plus haut sommet des États-Unis. Le mont Wrangell est quant à lui un volcan encore fumant. Les glaciers forment la plus importante zone glaciaire du monde en dehors des pôles. Le parc abrite à lui seul 60% des champs de glace d’Alaska, couvrant plus de 4400 km².

Le parc est très sauvage, peu développé et difficile d’accès. Son accès y est fort limité, deux routes seulement permettent de pénétrer timidement le parc. Nous prenons, pour l’instant, celle du sud, la Route de McCarthy, mais nous ne dépassons pas CHITINA, ensuite il reste 100 km, non revêtus et qui amène à une mine.

Premier arrêt, pour le repas du midi, le long de la rivière COPPER, l’eau a la couleur de l’acier.

Des pompiers viennent nous rendre visite, ils regardent les alentours pour voir s’il n’y a pas d’incendies.

C’est comme les coquelicots, ici les voitures des pompiers sont jaunes.

Nous traversons CHITINA petit village d’une dizaine d’habitants

Un peu après CHITINA, nous bivouaquons à l’extrémité de ce pont, en contre-bas au bord de l’eau. Nous y restons 2 nuits.

Il y a un genre de camping d’une vingtaine de places, nous avons du mal à trouver où stationner, il y a de gros camping-car avec des bateaux. Tout le monde pêche ici le saumon.

René adore faire des feux, on en profite car ce n’est pas le truc de Bernard et les nuits sont un peu fraiches. Dans beaucoup d’endroits, il y a des tas de pierre avec quelque fois des restes de bois, prêt à repartir.

MARDI

Ce matin nous allons voir les pêcheurs de saumons dans la rivière.

Dans les eaux rapides de la Copper River se trouvent des tourniquets datant du début du siècle dernier : les branches sont comme des rayons d’une roue,  le courant propulse les pagaies et les paniers tournants soulèvent les poissons hors de l’eau.  Certains pêcheurs ont l’autorisation de les utiliser. Il y en a un qui fonctionne.

Celui-là est sur le bas côté et n’a pas l’air d’être en état de marche.

Nous n’avons pas de bottes il va falloir que nous regardions de loin cette façon de pêcher, nous semble-t-il assez facile, puisqu’on pêche à l’épuisette. Mais quelle épuisette, elle parait très lourde.

Voilà un pêcheur qui revient avec une belle quantité de poissons, il va s’installer au bord de l’eau et les préparer.

Il met de côté les œufs que l’on retrouvera peut être en France dans des bocaux.

et jette toutes les têtes pour le régal des mouettes

mais aussi d’un aigle

« j’approche, très digne, laissez moi la place »

« je fais le méchant pour que tout le monde évacue »

« je rince ma prise »

« et je vais m’envoler pour nourrir ma famille »

Cependant le juvénile ne va pas venir chercher sa pitance, il attend que papa ou maman la donne

Ces 2 là, au loin, sont bien rassasiés car ils ne bougent pas de leur tronc d’arbre.

Quant aux pêcheurs, ils ne s’embêtent pas tous pour revenir à pied

Nous grimpons sur le pont (c’est moi qui prends la photo, je suis déjà arrivée en haut)

et de l’autre côté encore des pêcheurs mais c’est différent.

D’abord la vue

Ils sont au bord de la rivière qui a un fort courant juste après le pont car son lit s’est rétréci. Alors en file indienne, sans jamais prendre la place de l’autre, ils vont s’approcher du courant mettre leur épuisette à l’eau et repartir à la queue leu leu. Nous n’en avons pas vu qui avait un poisson.

C’est bizarre, de l’autre côté cela nous parait beaucoup plus simple.

L’après-midi sera « presque » de tout repos. René n’a jamais coupé les cheveux à personne, il n’a même pas de matériel adéquat, il va pourtant s’exercer d’abord sur Bernard qui en a vraiment besoin.

Le résultat n’est pas trop mal. Surprise je vais lui dire « à moi maintenant ». J’en ai besoin aussi.

Qu’est-ce que je risque, ils auront repoussés lorsque je reviendrais en France… Résultat : satisfaisant.

Maintenant au tour de Joël

Et qui coupera les cheveux de René,  ils vont s’y mettre à deux. Vous imaginez mon Bernard faire cela :

je ne lui laisserai pas ma tête la prochaine fois, il faut qu’il s’exerce un peu plus…

Nous allons faire une petite partie, sous l’œil de ces Messieurs

Il nous manque un saumon, mais nous n’avons pas osé en demander un à tous ces pêcheurs.

J’ai voulu prendre un aigle en photo mais un moustique est passé devant mon objectif

Le lendemain, nous reprenons la route, en nous arrêtant de temps en temps pour les photos

Voilà le volcan Wrangell qui a donné son nom au Parc

Nous rejoignons la Highway Richarson Avec des vues toujours aussi belles sur les montagnes,

En plus de vouloir apercevoir le grizzly, je traque les glaciers. Aujourd’hui, nous avons la chance de nous en approcher de très près . Il s’agit du Worthington Glacier, qui descend presque jusqu’à la chaussée.

On commence à l’apercevoir.

Il y a un sentier panoramique qui nous permet de nous en approcher

Il a bien reculé, aujourd’hui il forme 2 coulées alors qu’il y a quelques années toutes les roches étaient recouvertes.

Un peu plus loin,

Nous reprenons la route en direction de Valdez et traversons la Thompson Pass (816 m). A cet endroit, les accumulations de neige sont en moyenne de 15 mètres par an. La route est donc fermée par moment. De grands indicateurs de métal longent la route pour la baliser et en mesurer les accumulations.

Il détient le record d’enneigement de l’état : 24,75 m au cours de l’hiver 52/53. Il est assez rare d’avoir une vue (à 360°) comme nous l’avons aujourd’hui. S’il ne neige pas ici, il pleut, car c’est également l’une des régions les plus arrosées. C’est assez spectaculaire et nous sommes vraiment chanceux.

Il y a encore des glaciers à l’horizon pour mon plus grand bonheur

Le lac « bleu » : blueberry

Les jolies chutes «Bridal Veil et Horsetail Falls» précèdent de peu l’entrée dans le Keystone Canyon assez étroit.

Nous voilà à VALDEZ, mais ce sera pour l’article suivant.

 

 

 

 

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