LA LAPONIE NORVEGIENNE

A partir d’ALTA nous entrons dans un autre comté : le FINMARK, c’est une partie de la Laponie qui s’étend sur les trois pays voisins : la Finlande, la Suède et la Russie. Il est bordé au nord-ouest par la mer de Norvège et au nord-est par la mer de Barents.

L’été succède à l’hiver, et vice versa. L’entre-deux n’existe pas. Pendant la saison estivale, le soleil ne descend pas suffisamment sous la ligne d’horizon pour disparaitre complètement et continue de rayonner pendant les heures naturellement réservées au sommeil. À l’inverse, de fin novembre à mi-janvier, il ne monte pas assez pour éclairer les plaines immaculées, les plongeant dans une nuit polaire.

Dans les plaines désertiques, des troupeaux de rennes paissent. Ils appartiennent aux éleveurs SAMIS, le peuple autochtone du nord de la Scandinavie, connu également sous le nom de « lapons » mais ce terme est non seulement un terme étranger, mais aussi originellement péjoratif, issu de la racine lapp, qui signifie « porteur de haillons » en suédois. De même, ils appellent leurs terres ancestrales Sápmi et non Laponie.

Peuple nomade, les Samis ont longtemps utilisé le cervidé pour se déplacer, se nourrir et se vêtir. Si, aujourd’hui, moins de 10 % des Samis vivent de l’élevage, l’animal reste indissociablement lié à l’affirmation culturelle de ce peuple. Car les Samis reviennent de loin.

Longtemps méprisée par le reste de la Norvège et menacée de disparition, la culture samie, vieille de 10 000 ans, est parvenue, non sans mal,  à  se faire reconnaître par Oslo : depuis la fin des années 1980, les autorités préservent les langues et la culture samies. Les quelque 40 000 Samis vivant en Norvège ont leur propre assemblée consultative, leur fête nationale, leur capitale (Karasjok) et leur drapeau. Ils parlent leurs dialectes, perpétuent leurs traditions et leurs croyances animistes.

Mercredi 12 juin

Arrivée à ALTA, il pleut à torrent. Nous voulions aller voir les gravures rupestres préhistoriques, mais elles sont à l’extérieur sur un terrain glissant en pente, le chemin fait 3 ou 5 kms selon le circuit. Nous n’avons pas trop le courage.

On remonte dans la voiture pour aller jusqu’à la Cathédrale des aurores boréales. Elle est ouverte de 11 h à 15 h, donc impossible de rentrer.

Sous la pluie, juste une photo.

Circulaire et haute de 47 m, en forme de spirale, et à la façade couverte de titane, elle reflète les lumières du nord et rappelle les aurores boréales.

Quelques commentaires sur l’intérieur très moderne que nous regrettons de ne pas avoir vu :

Les dalles du sol, les bancs et les boiseries sont en chêne. Les panneaux verticaux offrant une belle et chaleureuse lumière, ils contribuent aussi à l’excellente acoustique.

Les photos évidemment ne sont pas de moi, mais prises sur internet pour nous en donner une idée.

La statue du Christ en bronze moulé, placée sur socle, fait 4,3 mètres de hauteur pour environ deux tonnes avec sa base.

Les murs du clocher sont ornés de 12 reliefs en plaqué or représentant les 12 apôtres et il y a une échelle de Jacob dorée de 7,5 mètres

Les paysages changent complétement, déjà les routes sont devenues rectilignes, Bernard est content, plus de routes sinueuses où son attention doit toujours être vigilante

On retrouve la neige sur les bas côtés, très peu de maisons.

Puis, plus loin, les arbres disparaissent, il n’y a plus que des plateaux désertiques. C’est le pays des SAMIS.

C’est aussi la terre des rennes. Sur la route du cap Nord, il n’est pas rare de les croiser qui déambulent, seul ou en troupeau, sur le bas-côté ou carrément sur l’asphalte.

Nous allons nous poser au bord de la route devant ce paysage austère de toundra

Dans la journée, nos 2 téléphones se mettent à sonner anormalement, un bruit strident énorme, on s’inquiète en se demandant ce que c’est. 1 mn plus tard nous recevons un SMS en anglais, du gouvernement Norvégiens, nous informant qu’ils testent les systèmes d’alerte en faisant sonner tous les mobiles connectés sur le sol Norvégien.

JEUDI 13 JUIN

Allons cette fois, on se lance pour l’ultime étape qui doit nous faire atteindre le but de notre voyage. Nous partons vers 9 h, nous avons encore 180 km pour le CAP NORD, en Laponie Norvégienne.

Il ne se trouve pas sur le continent, mais sur une île. Pour l’atteindre, il faut traverser l’île de MAGEROYA  (qui signifie « île aride »), reliée à la Norvège par un  tunnel sous-marin de 7 km de long.

Nous allons quitter la R6 pour prendre cette fameuse Route du Cap Nord

Sur la côte, si les falaises sont moins découpées, elles sont en revanche tout aussi abruptes et impressionnantes. Plus espacés, les villages de pêcheurs se font aussi plus rares et plus petits. A l’intérieur des terres, c’est le sanctuaire des rennes et des élans.

HONNINGSVAG est le seul village rencontré depuis que nous avons quitté la R6. Il y a un petit aéroport et les paquebots de croisière y font escale pour débarquer les passagers où des bus les attendent pour les derniers 36 Km.

Ce Finistère norvégien qui achève sa course dans la mer de Barents, alterne avec paysages minéraux, hauts plateaux recouverts de toundra, lacs de montagne aux eaux turquoise, monts pelés, gigantesques éboulements de pierre, routes lancées vers l’infini de l’horizon et d’imposantes falaises plongeant dans l’océan,

Il y a beaucoup de vélos qui montent la-haut. Nous avons rencontré 2 français (le père et le fils) qui sont venus de France jusqu’à HELSINKI en train, puis ils ont mis 15 jours à venir jusqu’ici.

Les quelques tentes et huttes traditionnelles coniques, que l’on voit en Laponie, sont majoritairement réservées au tourisme, mais pas celles-ci

Par contre les bleues, oui. Il y a un petit commerce d’articles SAMIS (peau et bois de rennes principalement)

Et là nous arrivons vers midi sur un immense parking. On se rend compte du nombre de vélos, de motos, de voitures, de bus et de camping-cars qui s’y rendent également.

Il fait très beau, pas du tout de vent, pas de nuage. Surprenant car le plateau est souvent enveloppé dans le brouillard ; nous avons rencontré des touristes qui sont restés immobilisés 24 h sur la route  car ils ne voyaient plus à quelques mètres d’eux.

Baptisé par le navigateur anglais Chancelor en 1553, « CAP NORD » , le nom est resté pour les voyageurs. Nous sommes exactement à 2080 Km du pôle Nord qui en plein océan Arctique.

Le globe transparent, érigé près du bord pour capter les rayons du soleil de minuit, fait partie du paysage, c’est le symbole emblématique du site. Cette sculpture est devenue le point de ralliement pour les touristes qui se rendent sur ce lieu mythique.

On peut aller à pied au bord de la falaise qui plonge de 300 m dans la mer, c’est le point de rencontre entre l’océan Arctique et l’Europe.

Derrière le site, le monument créé par des enfants de différents pays pour la Paix dans le Monde.

Nous allons rester ici quelques heures (le temps de manger et la petite sieste de Bernard), car nous n’avons pas envie d’attendre 2 h du matin pour voir le coucher du soleil.

Une dizaine de kilomètres plus loin nous allons jusqu’à GJESVAER, un tout petit port.  C’est une réserve naturelle sur laquelle nichent une colonie d’oiseaux.

La route est magnifique et l’arrivée au village également.

Après une petite balade jusqu’au bout du village, nous revenons sur nos pas.

Nous reprenons la R89 jusqu’à Russenes pour rejoindre HAVOYSUND qui est situé à 80km, sur la R889. Mais avant d’y arriver, nous cherchons un endroit pour dormir.

Nous stoppons au bord de la falaise sur la route 889.

VENDREDI 14 JUIN

Nous avons pris cette route car elle fait partie des 18 routes touristiques. Ce parcours qui se termine en impasse, suit un magnifique littoral rocheux, avec ça et là une plage, des landes et des lacs. Elle aboutit à un port de pêche (encore).

Un troupeau de rennes traverse la route et nous sommes comme des enfants, émerveillés à les regarder défiler devant nous.

Un aménagement pour des toilettes sur un parking le long de la route.

En Norvège nous ne roulons pas pendant une heure sans trouver des airs de repos avec des toilettes plus ou moins en harmonie avec le site. (ces 2 photos ne sont pas de moi, c’est juste pour vous montrer la beauté des WC)2

     

Ici il ne s’agit pas de toilette mais d’un mur construit pour empêcher que les pierres ne tombent sur la route.

Terminus de la route avec le village de HAVOYSUND

La vue de la mer :

Nous revenons sur nos pas

A midi nous stationnons dans un village où il y a quelques maisons sur le bord de la route

Nous avons maintenant rendez-vous dans un camping à une centaine de kilomètres, à LAKSELV, avec ma cousine, Françoise, que je n’avais pas vue depuis longtemps, et qui fait le chemin en sens inverse. Elle rejoint avec son mari la Norvège en remontant par la Suède et la Finlande.

Nous nous retrouvons donc vers 15 h et resterons ensemble jusqu’au lendemain après midi.

Le soir beau coucher de soleil

SAMEDI 15 JUIN

Nous avons bien papoté, fait nos lessives, échangé nos tuyaux respectifs pour la suite de notre voyage, et nous finirons au restaurant du camping avant de nous quitter.

Nous allons maintenant terminer notre voyage en NORVEGE, pour rejoindre la FINLANDE et attaquer notre descente vers la FRANCE.

Arrêt le soir au bord de notre dernier fjord le VARANGER

DIMANCHE 16 JUIN

Encore un beau soleil, mais il ne durera que jusqu’aux alentours de la frontière

On ne va pas trop s’arrêter maintenant

Nous continuons sur la E6 et arrivons dans la Toundra arctique qui est importante pour les peuples du Grand Nord qui y conduisent leurs rennes lors de leur migration estivale. Ces derniers y passent le court été arctique et se nourrissent massivement de lichens avant de retourner dans la taïga au retour de la période hivernale.

Le renne est un animal qui a une alimentation saine. En effet, les bases de leur régime alimentaire sont les plantes et les champignons. Leurs truffes leur permettent de sentir si un champignon est comestible ou non. Un renne ne mange pas de viande, il est herbivore. Certaines semaines d’hiver, cela devient plus compliqué de trouver à manger par terre à cause de la neige qui tombe en grande quantité. Alors, ils s’adaptent, ils doivent modifier leur nourriture. Ils grattent la neige des arbres avec leurs sabots à la recherche de Lichen. Le lichen est un champignon qui pousse sur les arbres peu importe la température. Cela permet donc aux rennes de pouvoir se nourrir dans toutes les situations.

Quelques kilomètres avant la frontière, notre dernière cascade en Norvège

Et voilà nous avons fait 7.800 kilomètres depuis notre départ de la Normandie jusqu’ici.

Notre dernier parcours avant la Finlande :

Et pour clore les articles sur notre voyage en Norvège, un petit compte rendu de notre approche du pays :

  • Les norvégiens nous laissent une sensation bizarre : il n’y a personne. Je ne parle pas des villes, mais quand on traverse un villagee, on ne voit personne, les maisons de pêcheurs rouges au bord des fjords sont vides, tout comme les jardins des maisons, pas d’enfants sur les trampolines. Si on voit des écoles, là aussi, elles nous semblent vides, nous n’avons jamais vu d’enfants sortir dans les rues.

Personne ! comme si les norvégiens avaient plusieurs maisons ou partaient en camping-car dès leur moment de libre. Il faut dire qu’on en voit énormément, soit sur la route, soit dans les jardins.

– Passionnés par la nature et attachés à leur pays, ils ont la conscience de la vérité de l’environnement, ce qui a entraîné un mélange de loi de protection stricte et de responsabilité individuelle.

–  Depuis un mois que nous sommes en Norvège nous n’avons pas retiré d’argent liquide, tout est payable par carte.

  • Nous n’avons eu aucun contact avec les norvégiens, ils nous ignorent complétement, pas un petit salut, pas un sourire lorsqu’on se croise.

  • En tant que voyageur nous avons du mal à nous habituer aux horaires très restreints des activités, des musées. Ils ouvrent entre 10h et 16h lorsque ce n’est pas 15 h.  Presque toutes les églises sont fermées et les magasins ferment à 17 h (sauf les grandes surfaces). C’est super pour les norvégiens mais pour nous c’est plus dur.

– On ne trouve pas d’alcool dans les grandes surfaces il n’y a qu’un magasin qui en vend et c’est très cher.

–  Par contre, ce qui nous a surpris, c’est le climat de confiance qui règne ici. Et c’est très agréable. On laisse tout à l’intérieur de notre camping-car lorsqu’on part une journée complète, alors qu’en France on amènerait  tout sur notre dos.

Les gens laissent leurs affaires en bas des randos, ils savent qu’ils les récupéreront au retour. Au bord des routes on peut trouver des boissons, du lait, des fruits … on laisse l’argent dans une boîte ouverte.

C’est super reposant de ne pas avoir à se méfier.

– La Norvège et le pays au monde comptant le plus de voitures électriques par habitant. Alors que le pays produit du pétrole, il a été mis en place une politique environnementale forte qui implique le coût du litre d’essence très élevé ; il y a un an il était à 2,50, aujourd’hui il est plutôt entre 1,60 € et 1,80. De plus ces voitures sont exonérées de tous les péages (tunnels, ferry, routes, entrées de certaines villes)

  • Le stationnement pour nous est facile, il y a de bonnes et de nombreuses installations pour faire les vidanges et on trouve de l’eau partout et gratuitement. On peut stationner n’importe où, dès l’instant qu’on se gare à plus de 150 m d’une habitation, le camping sauvage est autorisé (sauf si cela est précisé « interdit »). Traverser les domaines privés est autorisé.

  • Nous n’avons jamais vu la police. Il y a des contrôles radar mais ils sont tous signalés. On ne doit jamais dépasser le 80 Km/h, rarement le 90 est autorisé.

  • Dans les magasins, nous avons été surpris de la pauvreté des rayons fruits et légumes  et surtout des nombreux emballages individuels en plastique. Néanmoins nous n’avons jamais vu un sac d’emballage ou un  papier au sol. Tout est propre partout.

  • Certaines routes, ponts et tunnels sont payants. En entrant dans le pays nous avons pris un Pass et nous sommes filmés dès que nous entrons dans une zone réglementée. Nous recevrons la facture dans 1 ou 2 mois à notre domicile. L’inconvénient c’est que n’avons aucune idée du prix et rien n’est indiqué.

Pareil pour les ferry, nous avons pris un autre pass, un employé du ferry scanne chaque voiture dès qu’elle monte. Là par contre, nous avons fait une avance de 200 € et tous les jours on connait notre solde. Lorsqu’il est aux environs de zéro, il faut le réaprovionner. Dans notre cas, le solde est de 35 €, il nous sera remboursé dans 2 ou 3 semaines.

Nous avons pris 17 ferries, dont 5 gratuits.

En conclusion, nous avons été enchantés de notre séjour en Norvège, une grande impression de sérénité, entouré par la nature.

 

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6 réponses à LA LAPONIE NORVEGIENNE

  1. Raffegeau dit :

    Trop trop beau
    Je viens avec vous pour votre prochain voyage en Norvège
    Bisous

    • Genevieve dit :

      Je ne suis pas certaine d’y retourner.
      Merci pour ton commentaire.
      Aujourd’hui visite de stocklom en bus rouge v pour 3 jours

  2. Pascale dit :

    Les paysages sont vraiment très contrastés mais magnifiques.
    J’ai du zapper un passage……pourquoi vous ne mangez de poissons fumés ???
    Bisous
    A bientôt en Normandie

  3. Marin dit :

    Bon retour en Normandie et au plaisir de se retrouver !

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